Tema Monopolies and Oligopolies ETF
Cet ETF actif investit donc dans des entreprises de qualité qui bénéficient d'avantage concurrentiel important (wide moat en anglais). La plupart du temps, il s'agit d'entreprises défensives et résilientes grâce à des barrières élevées à l'entrée (comme la réglementation par exemple), une rentabilité élevée du capital ou encore un pouvoir de fixation des prix, ce qui assure une certaine régularité des bénéfices.
L'équipe de gestion cherche à se concentrer sur les entreprises évoluant dans des industries moins compétitives, ce qui conduit souvent à la domination de quelques grandes entreprises. Les fossés sont palpables (par exemple des actifs physiques non reproductibles, une propriété intellectuelle exclusive, un monopole explicite, etc). Et les entreprises ont un avantage concurrentiel durable dans le temps (on ne s'intéresse pas seulement à l'analyse de la marge brute et du ROIC > WACC). Le CFROI (cash flow return on investment) est de 17 % pour l'ETF contre 12 % pour le S&P 500 et 9 % pour le MSCI World.
Les exemples de Canadian Pacific Kansas City et de Visa sont donnés. Ces deux entreprises opèrent dans des duopoles explicites (Canadian Pacific avec Canadian National et Visa avec Mastercard).
Depuis le lancement en octobre 2023, la performance est similaire à celle du MSCI World (35,81 % contre 35,66 % pour le benchmark au 30/09/2024).
Il est composé de 36 positions et les 10 premières valeurs sont : Moody's, GE Aerospace, Fair Isaac, Intercontinental Exchange, Visa, S&P Global, The Sherwin-Williams, Copart, MSCI et Intuit.
Il est principalement constitué de mega caps (plus de 200 milliards de dollars de capitalisation boursière) pour 18 % et de large caps (entre 10 et 200 milliards de dollars de capitalisation boursière) pour 82 %.
L’encours est majoritairement investi aux Etats-Unis (82,07 %), au Canada (4,18 %), au Pays-bas (4,10 %) et en Irlande (2,63 %). Les autres pays représentent 7,02 % de l'encours.
La ventilation sectorielle est proche des indices mondes : la technologie pèse 22 %, suivie des valeurs industrielles (19,66 %), des services financiers (15,98 %), des services aux entreprises (15,66 %), de la santé (11,82 %), des matériaux de base (7,4 %) et de la consommation discrétionnaire (5,52 %).
La carte d’identité de l’ETF
- Echange primaire : CBOE BZX Exchange
- Gestion : Active
- Date de lancement : 05/10/2023
- Encours : 12M$ (très faible, attention !)
- Nombre de positions : 35-36
- Ticker : TOLL
- Éligibilité PEA : Non
- Frais : 0,55 %
L'avantage concurrentiel durable
Si cet ETF me semble un peu trop risqué en raison de sa concentration et du très faible encours sous gestion, sa présentation n'est pas moins intéressante pour les investisseurs de long terme. Il me permet d'introduire le concept de "moat" (qui signifie "douves" en anglais) cher à Warren Buffett. Il désigne le fait qu’une entreprise creuse un fossé quasiment infranchissable pour la concurrence.
Il représente, en d’autres termes, la capacité d’une entreprise à prospérer dans le temps dans un environnement très concurrentiel grâce à un élément différenciant qui lui confère un avantage sur ses compétiteurs. Ici, la structure du marché (monopole, oligopole) et la grande part de marché sont des éléments différenciants qui traduisent une prise de leadership en raison d'une excellence opérationnelle (d'une découverte ou d'une réglementation favorable).
Structures de marché oligopolistiques
Le notion de "moat" dont jouit la plupart des entreprises qui évoluent dans des structures monopolistiques ou oligopolistiques.
Ces structures industrielles peuvent être dues à :
- des économies d'échelle (par exemple, la fabrication d'ascenseurs)
- d'importants effets de réseau (par exemple, les échanges financiers)
- des actifs physiques non reproductibles (par exemple, les chemins de fer)
- Réglementation (par exemple, produits pharmaceutiques)
- Coûts de changement de fournisseur élevés (par exemple, agences de crédit)
L'existence d’un oligopole peut naître d’une volonté étatique qui s’assure ainsi du bon fonctionnement du marché, de réglementation ou de barrières naturelles à l’entrée tels que de lourds investissements initiaux. Dans la plupart du temps, les entreprises n’ont pas intérêt à se retrouver nombreuses sur un marché. Elles doivent au contraire essayer de s’approprier une part de marché importante et rendre la demande inélastique. Il en découle une stabilité du marché et une certaine visibilité pour les entreprises comme pour les investisseurs. Le deuxième avantage d’une situation oligopolistique se situe du côté des acteurs qui écrasent le marché. Ils peuvent fixer leurs prix. Les marges bénéficiaires de ces entreprises sont généralement bien au-dessus de la moyenne du marché.
Bien que cet ETF soit risqué (faible encours, peu d'historique, concentré, géré activement) et difficilement accessible pour les investisseurs, il permet de présenter des entreprises de grande qualité, disponibles dans cette liste thématique sur les oligopoles.