Double mauvaise surprise, parce que le WisdomTree Artificial Intelligence ETF coté aux Etats-Unis est lui assez proche de la performance du Nasdaq. Les deux ETF ne sont pas totalement identiques mais ils couvrent la même thématique. La principale différence ? La chute de plus de 9% du dollar face à l'euro cette année, qui vient dégrader considérablement la performance de l'ETF européen.

Le graphique qui suit résume la situation. En orange, le parcours de la paire EUR/USD. En bleu, l'ETF distribué en Europe. En Jaune, l'ETF distribué aux Etats-Unis et en vert, le Nasdaq 100 :

ETF

Si vous détenez un ETF qui suit un indice américain, l’appréciation de l’euro joue en votre défaveur. Pourquoi ? Parce que vos actifs sous-jacents sont en dollars. Ainsi, quand on convertit leur valeur dans une devise plus forte (l’euro en l'occurrence), ils valent mécaniquement moins en termes d’euros.

Prenons un exemple : si le S&P 500 gagne 5% en dollars, mais que dans le même temps l’euro grimpe de 5% face au dollar, votre performance en euros sera nulle, car la conversion érode vos gains. Le scénario d'une baisse de l'indice est encore pire, puisque les pertes de marché s'ajoutent aux pertes de change.

A l’inverse, si l’euro avait baissé face au billet vert, l’effet de change aurait amplifié vos gains en euros. C’est ce qu’on a pu observer dans le passé, notamment en 2022, lorsque l’euro était tombé sous la parité face au dollar, boostant les performances des ETF américains en EUR.

Faut-il se couvrir contre le risque de change ?

Vaste question... Certains ETF proposent une couverture de change ("hedged"), ce qui permet de neutraliser l’effet des fluctuations monétaires. Ces fonds utilisent des instruments financiers pour compenser l’impact du taux de change sur la performance. Cependant, cette couverture a un coût et peut ne pas être toujours avantageuse, surtout si l’on investit sur le long terme.