PARIS/LONDRES/FRANCFORT, 22 mars (Reuters) - Principaux résultats provisoires ("flash"), publiés vendredi, des enquêtes Markit auprès des directeurs d'achat en Europe pour le mois de mars:

* ZONE EURO-L'INDICE MANUFACTURIER AU PLUS BAS DEPUIS AVRIL 2013

LONDRES - L'activité des entreprises de la zone euro a été bien plus mauvaise qu'attendu en mars avec une contraction de celle du secteur manufacturier sans précédent depuis près de six ans, conséquence d'une forte baisse de la demande.

La contraction de l'industrie a été en partie compensée par les services, dont la croissance a été toutefois relativement faible.

Mais tous ces indicateurs renvoient à une médiocre performance économique de la zone euro au premier trimestre, justifiant a posteriori les dernières décisions de la Banque centrale européenne (BCE): le report d'une hausse des taux jusqu'en 2020 au plus tôt et l'annonce de nouvelles injections de liquidités pour les banques.

L'indice IHS Markit des directeurs d'achats (PMI) composite, qui regroupe les secteurs de l'industrie et des services, a reculé à 51,3 en première estimation contre 51,9 en février et 52,0 attendu par les économistes interrogés par Reuters.

"Il est évident que l'industrie est le principal point faible actuellement; la contraction manufacturière gagne en intensité et pèsera davantage sur l'économie au deuxième trimestre", dit Chris Williamson, chef économiste d'IHS Markit.

"Dans quelle mesure le secteur des services peut-il venir à la rescousse? Il a certainement soutenu l'économie au premier trimestre mais il connait l'une de ses plus faibles croissances depuis 2016 et les indicateurs avancés ne sont pas particulièrement encourageants."

L'indice PMI manufacturier flash ressort à 47,6 en mars contre 49,3 en février, au plus bas depuis avril 2013, se retrouvant bien en deçà de la barre des 50 qui sépare croissance et contraction de l'activité. Le consensus Reuters le donnait à 49,5 et la prévision la plus basse était de 48,4.

Le sous-indice mesurant la production, qui entre dans le calcul de l'indice composite, est tombé à un plus bas de près de six ans de 47,7 contre 49,4, tandis que celui des commandes nouvelles a reculé à 44,5 contre 46,3, au plus bas depuis décembre 2012.

La croissance des services a été conforme au consensus, avec un indice PMI de 52,7 contre 52,8.

L'indice composite de la production future a lui fléchi à 59,9 contre 60,6.

* ALLEMAGNE - TROISIÈME CONTRACTION MENSUELLE D'AFFILÉE DE L'INDUSTRIE

BERLIN - Le secteur manufacturier s'est encore contracté en mars, au risque d'alimenter les craintes que les conflits commerciaux n'amplifient le ralentissement d'activité de la première économie européenne.

L'indice IHS Markit des directeurs d'achats (PMI) composite, qui regroupe les secteurs de l'industrie et des services, a reculé à 51,5 en première estimation, au plus bas depuis juin 2013. C'est sa troisième contraction mensuelle consécutive.

Le sous-indice manufacturier est tombé à 44,7, au plus bas depuis août 2012, et reste en deçà de la barre des 50 qui sépare croissance et contraction de l'activité.

La croissance dans les services a ralenti avec un sous-indice de 54,9 contre 55,3 en février.

"Tant qu'il y a de la croissance dans les services on peut éviter une récession", a dit l'économiste d'IHS Markit Chris Williamson , qui se demande toutefois combien de temps les services pourront jouer ce rôle.

"Si on examine la tendance de l'emploi et des commandes nouvelles, on a un risque baissier pour les perspectives; elle pourrait saper encore la confiance des entreprises et provoquer une nouvelle contraction des dépenses des entreprises et des ménages, augmentant ainsi le risque d'une récession".

L'Allemagne, dont la consommation des ménages est devenu le nouveau moteur de la croissance, a évité de peu une récession au quatrième trimestre 2018, avec une stagnation de la croissance faisant suite à une contraction le trimestre précédent.

L'industrie a licencié en mars, ce qu'elle n'avait plus fait depuis trois ans; ses commandes ont subi une sixième baisse mensuelle d'affilée.

Chris Williamson dit que l'industrie s'est contractée de 1% au premier trimestre, alors que les services ont crû de 1,7%, renvoyant à une croissance prévisible de 0,2% au premier trimestre.

* FRANCE-NOUVEAU COUP DE FREIN POUR L'ACTIVITÉ DANS LE PRIVÉ

PARIS - L'activité a subi un coup de frein inattendu ce mois-ci dans le secteur privé sous l'impact d'une baisse des commandes nouvelles, particulièrement à l'exportation, selon les indices provisoires publiés vendredi par IHS Markit.

L'indice PMI des acheteurs du secteur manufacturier s'est établi à 49,8 en première estimation "flash" pour le mois en cours, alors que les économistes interrogés par Reuters l'anticipaient inchangé à 51,5. Il repasse ainsi sous le seuil de 50 qui sépare croissance et contraction de l'activité pour la première fois depuis décembre.

Dans les services, le ralentissement est aussi sensible avec un indice d'activité à 48,7 alors qu'il était attendu en légère hausse à 50,7, après 50,2 en février.

L'indice PMI composite qui combine les deux secteurs retombe lui aussi sous le seuil de 50 à 48,7 après 50,4 en février, les attentes des économistes se situant en moyenne à 50,7.

Ce léger ralentissement est lié à une nouvelle baisse des commandes nouvelles, pour le quatrième mois consécutif, qui touche l'industrie manufacturière comme les services. Cette baisse est alimentée par l'export, dont les commandes diminuent au rythme le plus élevé depuis près de trois ans.

En conséquence, le volume des commandes en instance se contracte à un rythme sans précédent depuis près de six ans, le mouvement étant plus prononcé dans les services.

Malgré ce contexte, les entreprises continuent d'embaucher, mais dans une proportion toutefois limitée et si leurs dirigeants sont moins optimistes sur leurs perspectives d'activité, le solde des opinions sur la question reste au-dessus de sa moyenne historique. (Bureaux européens de Reuters)