PARIS, 21 mai (Reuters) - A cinq jours des élections européennes en France, l'actuel président de l'Assemblée nationale et cinq de ses prédécesseurs ont publié mardi soir une tribune fustigeant les "populistes" et les "ordres" proférés par des acteurs non européens, Steve Bannon en tête.

Dans ce texte intitulé "La Nation assemblée ne peut recevoir d’ordres" et diffusé par la présidence de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, François de Rugy, Claude Bartolone, Patrick Ollier, Jean-Louis Debré et Louis Mermaz font une série de mises en garde, alors que les sondages prédisent une possible arrivée en tête, dimanche, du Rassemblement national, sur fond de poussée nationaliste en Europe.

Ils dénoncent les "populistes" qui "préfèreraient une France seule, comme si l’isolement et l’autarcie n’avaient pas toujours mené au déclin".

"L’Histoire nous a montré, au contraire, tous les dangers du cloisonnement et du protectionnisme, que les pays européens ont payé si cher au XXe siècle", ajoutent-ils.

L'actuel et les anciens présidents du Palais-Bourbon s'adressent directement à l'Américain Steve Bannon, ancien stratège de Donald Trump et soutien de la présidente du Rassemblement national Marine Le Pen, dont la présence à Paris ce week-end a fait polémique.

"Au fond, il nous faudrait presque vous remercier, Monsieur Bannon, car votre ingérence intempestive dans les affaires intérieures de la France nous montre, mieux qu’aucune considération théorique, pourquoi et en quoi nous avons besoin, maintenant, d’une Europe-puissance", écrivent-ils.

"Pour que ni l’Amérique ni la Russie ne nous dicte notre conduite. Pour qu’aucun des alliés et financiers du populisme ne nous conduise dans l’impasse. Pour que les Européens demeurent maîtres de leur destin." (Elizabeth Pineau, édité par Bertrand Boucey)