PARIS, 26 mai (Reuters) - Le score obtenu par la République en marche (LaRem) aux élections européennes de dimanche est "tout à fait honorable", a estimé dimanche une source à l'Elysée, excluant tout "changement de cap" de la politique d'Emmanuel Macron en dépit de la première place occupée par le Rassemblement national.

Selon les premières estimations d'Ifop-Fiducial pour Paris Match, CNEWS et Sud Radio, le parti d'extrême droite dirigé par Marine Le Pen a réussi son pari en prenant la première place, avec 24% des voix, devant l'alliance La République en marche-Modem, à 22,5%.

"Il n'y a pas eu d'effet de remontée du RN alors que le parti de la majorité partait de zéro", a réagi la source à l'Elysée. LaRem fait "aujourd'hui un score tout à fait honorable compte tenu du fait qu'on a traversé une crise importante (des "Gilets jaunes"-NDLR), qu'on est à mi-mandat, qu'on sait souvent que ce vote a été un vote sanction pour le parti présidentiel".

"Il y a bien sur une déception" de voir RN arriver en tête, Emmanuel Macron "n'a jamais caché qu'il aurait voulu être devant", a ajouté cette source, mais "on n'a pas eu ce vote sanction, au contraire, on s'est maintenu quasiment à un niveau équivalent de celui du premier tour" de l'élection présidentielle et "ça c'est fondamental".

A la question de savoir si le chef de l'Etat comptait infléchir sa politique en France, cette source a répondu : "on a toujours dit qu'on se gardait d'une lecture nationale de ce scrutin, l'intention du président de la République c'est d'intensifier l'acte II de son quinquennat".

"Son obsession, c'est que cet acte II puisse se réaliser et de l'intensifier, donc il n'y a pas d'inflexion prévue de ce point de vue là", a-t-elle ajouté. "Les orientations qui ont été annoncées à la sortie du grand débat vont se poursuivre. L'objectif, c'est que les Français puissent ressentir le changement".

Sur le plan européen, Emmanuel Macron, qui s'entretiendra à 22h avec la chancelière allemande Angela Merkel, "reste à la manoeuvre pour construire cette grande alliance de progressistes et de pro-européens" qu'il appelle de ses voeux et "pour que la France garde toute son influence dans les institutions européennes". (Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)