LONDRES, 9 septembre (Reuters) - La Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, a qualifié le projet de loi sur l'organisation intérieure du Royaume-Uni présenté mercredi par le gouvernement britannique d'"attaque frontale totale" contre l'autonomie relative de l'Ecosse, du Pays de Galles et de l'Irlande du Nord.

Elle a laissé entendre que ce texte ne ferait que renforcer la cause pour l'indépendance de l'Ecosse.

"De plus en plus, ce n'est pas une question d'alternative entre indépendance et statu quo de la décentralisation. Il s'agit de l'indépendance comme seul moyen de protéger le Parlement écossais pour qu'il ne soit pas fragilisé et que ses pouvoirs ne soient pas sapés", a dit Nicola Sturgeon.

Elle a déclaré que le gouvernement de Boris Johnson à Londres était "le plus irresponsable (et pour rendre les choses encore pires, de manière incompétente) et dénué de tout principe" qu'elle ait jamais vu.

Le gouvernement britannique a admis mardi que son projet de loi, censé définir l'organisation du marché intérieur du Royaume-Uni après la sortie de l'UE, pourrait enfreindre de "manière limitée" les engagements internationaux du pays.

Dans le cadre du subtil équilibre constitutionnel du Royaume-Uni, les parlements et les exécutifs semi-autonomes de l'Ecosse, du Pays de Galles et de l'Irlande du Nord, appelés administrations "dévolues", sont compétents dans des domaines tels que l'éducation, la santé, la police et la justice.

A Cardiff, la réaction au projet de loi préparé à Londres a été tout aussi négative. Il y est perçu comme une menace pour les liens unissant les quatre composantes du royaume.

"Permettez-moi de dire les choses clairement: le gouvernement du Royaume-Uni prévoit de sacrifier l'avenir de l'union en arrachant des compétences aux administrations décentralisées", a dit Jeremy Miles, "conseiller général" du Pays de Galles, soit le principal conseiller juridique de l'exécutif local.

"Ce projet est une atteinte à la démocratie et un affront fait aux peuples du Pays de Galles, d'Ecosse et d'Irlande du Nord qui ont voté en de nombreuses occasions en faveur de la décentralisation." (Guy Faulconbridge et Estelle Shirbon version française Bertrand Boucey)