Dur dur d’être un pollueur. Come-back des démocrates à la Maison Blanche, l’Union Européenne qui voit en plus grand ses ambitions environnementales et Pékin qui lance son marché mondial du carbone – les temps sont décidément durs pour les pollueurs. Dans ce contexte et malgré la crise sanitaire, le cours du carbone a pris de la hauteur depuis le mois de novembre, à tel point que le Co2 évolue à un niveau record, à pratiquement 40 EUR la tonne.

Il faut dire que Bruxelles met aussi en œuvre des outils de régulation plutôt contraignants en changeant les règles du jeu en soumettant davantage d’industries aux droits à polluer tout en réduisant l’émission de quotas gratuits. Si tout cela ne vous dit rien, je vous invite à lire ce papier (qui date un peu) pour mieux comprendre le fonctionnement du marché du carbone en Europe : CO2 : 200% de hausse en 18 mois.

Prix spot des émissions de CO2 (€/EUA*) – source : IntercontinentalExchange

*EUA : european emissions allowance (permis d’émission négociable d’une tonne de CO2

Moins dur d’être un producteur américain de pétrole. Restons dans le registre des records et des pollueurs avec le pétrole. Le baril de Brent gagne près de 20% depuis le 1er janvier et se négocie par conséquent au-dessus de la barre des 60 USD. L’optimisme des opérateurs ne faiblit en raison d’un environnement favorable au pétrole que je peux brièvement résumer avec les mots suivants : plans de relance, reprise de la demande et effort de l’Arabie Saoudite.

Toutefois, il convient de ne pas perdre de vue que ces niveaux de prix deviennent attractifs pour certains producteurs, dont ceux du pays de l’Oncle Sam. A ce titre, je garde un œil sur la lente reprise des plateformes pétrolières en activité aux Etats-Unis, qui pourrait s’accélérer dans les prochaines semaines.

Plateformes pétrolières en activité, Baker Hugues – source : Bloomberg

Le platine brille. Le prix du platine a atteint son plus haut niveau depuis 6 ans à 1250 USD l’once, soutenu par la perspective d’un redressement du secteur automobile. Rappelons effectivement que ce métal précieux est utilisé pour produire des catalyseurs réduisant les émissions de gaz des véhicules diesel. Dans les grandes lignes, le platine profite de trois effets combinés : la reprise du secteur automobile, une réglementation plus stricte en matière d’émission de Co2 et une offre momentanément sous pression, plus particulièrement en Afrique du Sud où certains sites tournent au ralenti.

Cours du platine en données quotidiennes – source : Zonebourse