par Niklas Pollard, Simon Johnson et Johan Ahlander

STOCKHOLM, 11 septembre (Reuters) - Les Suédois étaient appelés aux urnes dimanche pour des élections législatives qui pourraient consacrer le retour de la droite au pouvoir avec, fait inédit, l'appui du parti nationaliste et anti-immigration des Démocrates de Suède dont l'audience grandit.

La campagne a de fait été dominée par des thèmes porteurs pour la droite et l'extrême droite : la hausse de la criminalité, avec une "guerre des gangs" qui a fait plus de 40 morts depuis le début de l'année, la flambée inflationniste et la crise énergétique liée au conflit en Ukraine.

"Je redoute l'avènement d'un gouvernement extrémiste et répressif", déclare Malin Ericsson, 53 ans, devant un bureau de vote du centre de Stockholm.

Les bureaux de vote fermeront à 1800 GMT. Des résultats partiels sont attendus vers 21h00 GMT.

Les sondages prédisent un duel serré entre la coalition de gauche sortante, sous la houlette de la Première ministre sociale-démocrate Magdalena Andersson, et le bloc de droite où les Démocrates de Suède, jusqu'ici marginalisés sur la scène politique, détrônent le parti conservateur des Modérés d'Ulf Kristersson dans les intentions de vote.

"Mon message est clair : durant la pandémie (de COVID-19), nous avons soutenu les entreprises et les ménages suédois. Je continuerai à agir en ce sens si vous me renouvelez votre confiance", a déclaré Magdalena Andersson, en fonction depuis novembre 2021.

La droite, dans l'opposition depuis huit ans, promet de remettre la Suède "sur la bonne voie".

"Nous donnerons la priorité au respect de la loi et de l'ordre, au travail et au développement d'une énergie nucléaire" en phase avec la lutte contre le réchauffement climatique, a assuré Ulf Kristersson dans une vidéo.

Il doit toutefois composer avec l'ambition du dirigeant d'extrême droite Jimmie Akesson qui entend former une coalition gouvernementale avec les Modérés, les chrétiens-démocrates, et les libéraux.

Face à eux, les sociaux-démocrates de Magdalena Andersson auront besoin de l'appui des Verts, du parti de Gauche et du parti du Centre.

Lors des précédentes élections législatives, en 2018, de longues négociations avaient précédé la formation d'un gouvernement minoritaire emmené par les sociaux-démocrates.

La Suède, qui est engagée dans un processus d'adhésion à l'Otan, présidera l'Union européenne à compter du 1er janvier. (Version française Sophie Louet)