* Les bureaux de vote ferment à 23h00 (22h00 GMT), premiers résultats sans doute dans la nuit

* Aucun parti ne devrait obtenir la majorité absolue

* Berlusconi et ses alliés devraient avoir le plus de sièges

* Le M5S anti-système a le vent en poupe

* Graphique : http://tmsnrt.rs/2BYcnIm (Actualisé avec participation à 19h00 § 3-4)

par Crispian Balmer et Steve Scherer

ROME, 4 mars (Reuters) - Les Italiens ont jusqu'à dimanche 23h00 (22h00 GMT) pour renouveler la Chambre des députés et le Sénat, un scrutin à l'issue incertaine qui ne devrait permettre à aucun parti d'obtenir à lui seul une majorité nette pour gouverner.

La campagne a été marquée par les questions liées à l'immigration, au chômage et à la corruption.

A 19h00, la participation était légèrement supérieure à 58% des inscrits, en hausse par rapport aux précédentes législatives, étalées sur deux jours il y a cinq ans, et un peu au-dessus du chiffre enregistré à la même heure lors du référendum institutionnel de 2016, où la participation finale avait dépassé les 68%.

Aux élections de 2013, la participation finale était de 75%.

D'après les derniers sondages autorisés, publiés il y a deux semaines, l'alliance de droite formée par Forza Italia de l'ancien président du Conseil Silvio Berlusconi, le petit parti libéral Noi con l'Italia (Nous avec l'Italie) et les partis d'extrême droite de la Ligue du Nord de Matteo Salvini et de Fratelli d'Italia (Frères d'Italie), devrait obtenir la majorité des sièges mais sans doute pas la majorité absolue.

Mais le Mouvement Cinq Etoiles (M5S), la formation anti-système de Beppe Grillo, a le vent en poupe et devrait ressortir comme le premier parti du pays. Désormais dirigé par le jeune Luigi Di Maio, 31 ans, le M5S a profité du mécontentement nourri par la corruption et d'un sentiment de paupérisation dans le pays, notamment dans le Sud.

Le Parti démocrate (PD, centre gauche) au pouvoir devrait arriver en troisième position.

"Il y a eu un mouvement en faveur de Cinq Etoiles lors des derniers jours de la campagne, mais il sera difficile à n'importe quel parti ou coalition d'obtenir les 40% nécessaires pour former un gouvernement", commente Lorenzo Pregliasco, co-fondateur de l'institut de sondage YouTrend.

Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 (06h00 GMT) et fermeront à 23h00 (22h00 GMT). Les premières estimations de résultats à complexe, le résultat définitif pourrait ne pas apparaître clairement avant lundi soir.

Adopté fin 2017, ce système prévoit que 37% des sièges sont alloués au scrutin majoritaire uninominal à un tour (soit 232 députés et 116 sénateurs), 61% à la proportionnelle (soit 386 députés et 193 sénateurs) et 2% désignés par les Italiens de l'étranger (soit 12 députés et 6 sénateurs).

Les coalitions devront obtenir 10% des voix au niveau national pour entrer au Parlement, le seuil étant fixé à 3% pour les partis qui font cavalier seul.

REVENU UNIVERSEL

Des difficultés de dernière minute dans l'organisation du scrutin à Palerme, en Sicile, ont entraîné la réimpression en urgence de 200.000 bulletins de vote. Des problèmes d'impression ont également été signalés dans un bureau de Rome.

La campagne a marqué le retour en première ligne de Silvio Berlusconi, 81 ans. Président du Conseil à trois reprises entre 1994 et 2011, celui qu'on surnommait "Il Cavaliere" a été contraint de quitter la tête du gouvernement en 2011 au plus fort de la crise de la dette souveraine.

Une militante féministe des Femen a perturbé son vote dans un bureau de Milan.

Devenu inéligible à cause d'une condamnation pour fraude fiscale en 2013, Silvio Berlusconi s'est choisi un représentant, Antonio Tajani, le président du Parlement européen, qui prendra la tête du gouvernement si la coalition de droite l'emporte.

Le profil modéré d'Antonio Tajani vise à rassurer les partenaires européens de l'Italie qui craignent le populisme qui émane de l'alliance, notamment celui de la Ligue, dont le secrétaire fédéral, Matteo Salvini, a promis d'expulser les 600.000 migrants arrivés en Italie par bateau ces quatre dernières années.

Certains instituts de sondage donnent un nombre de sièges plus important à la Ligue qu'à Forza Italia.

Le M5S, lui, a particulièrement réussi à profiter du mécontentement issu de la situation économique difficile du Sud italien. Il promet un revenu universel mensuel de 780 euros pour les pauvres.

"Il y a un sentiment de colère et un manque de confiance dans une partie de l'électorat. Il faudra voir si cela se traduit par de l'abstention ou par un vote de protestation pour Cinq-Etoiles ou pour la Ligue", commente Lorenzo Pregliasco, de l'institut de sondage YouTrend.

Si les prévisions se confirment et qu'aucune majorité de gouvernement n'apparaît clairement dimanche, la formation d'un gouvernement risque de prendre plusieurs semaines.

Le président de la République, Sergio Mattarella, n'est pas autorisé à lancer des discussions formelles sur la constitution d'une coalition avant l'entrée en fonction du nouveau Parlement le 23 mars. Le prochain chef du gouvernement devra obtenir la confiance des deux chambres pour pouvoir commencer à travailler.

(avec Gavin Jones à Rome et Francesca Landini et Roberto Mignucci à Milan Danielle Rouquié pour le service français, édité par Gilles Trequesser et Henri-Pierre André)