Le groupe français de restauration collective espère pouvoir lever entre 1,5 milliard et 2,0 milliards d'euros, sur la base des évaluations des analystes, de la vente du numéro trois mondial de la restauration de concession. Le mandat de cession a été confié à la banque Morgan Stanley, associée à BNP Paribas et Crédit agricole CIB (CACIB).

"Il y a un deadline - dans les deux semaines qui viennent - pour les indications d'intérêt", a déclaré cette source.

Cette activité - qui a totalisé un chiffre d'affaires de 1,8 milliard d'euros soit 27% des ventes totales d'Elior sur l'exercice 2017-2018 - est a priori une cible de prédilection pour des fonds d'investissements comme Carlyle, KKR, Lonestar ou encore Blackstone.

"On peut dire qu’il y a une dizaine de fonds qui regardent", a déclaré la même source.

Selon cette même source et une seconde source proche du dossier, le groupe italien Autogrill figure également parmi les candidats intéressés.

"Autogrill étudie la question pour savoir s'il va présenter une offre. Ils sont intéressés mais ils ont des interrogations sur le prix et la qualité des concessions", a souligné cette deuxième source.

Sur la base des études d'analystes, la valorisation d'Aeras est estimée entre 1,5 milliard et 2,0 milliards, soit entre 7,5 et 10 fois l'Ebitda de cette division, ce qui se compare avec un ratio de respectivement 8 fois et 11 fois pour ses comparables directs que sont Autogrill d'une part et le britannique SSP Group Plc d'autre part. 

"Elior ne cédera (Areas) qu'à un niveau raisonnable, pas à n'importe quel prix", souligne la première source.

Le groupe français Lagardère, un moment intéressé, a renoncé pour sa part à présenter une offre.

Elior, numéro trois derrière le britannique Compass et un autre français, Sodexo, a déçu l'an dernier les investisseurs après plusieurs avertissements sur résultats et un plan à trois ans jugé également insuffisamment ambitieux. Il avait ainsi annoncé en novembre qu'il envisageait de scinder Areas afin de doper sa croissance.

Le titre Elior a perdu près d'un quart de sa valeur l'an dernier et encore près de 4% depuis le début de l'année.

(Edité par Matthieu Protard)

par Jean-Michel Belot et Francesca Landini