Trouver des entrées en matière originales alors que les marchés financiers ont l'air d'avoir décidé d'évoluer de façon linéaire dans le seul sens de la montée n'est pas une tâche vraiment facile, vous pouvez me croire. J'ai renoncé depuis longtemps à essayer de ne pas employer des mots comme "records" et "plus hauts", ni "pics" ou "sommets" d'ailleurs. Restaient les arbres, qui ne "montent pas jusqu'au ciel" selon un adage boursier qui n'a jamais paru aussi obsolète. Dans ma liste de solutions de secours quand l'angoisse de la page blanche commence à monter, il y a le calendrier et les dates anniversaires. Que s'est-il passé le 19 avril 2020 ? Malheureusement, pas grand-chose qui me soit utile ce matin. Mais le 20 avril, si, ce qui va me permettre de sauver cette introduction matinale en anticipant de vingt-quatre heures la date anniversaire de la première incursion du baril de pétrole en territoire négatif.

Souvenez-vous, il y a un an, le baril de brut léger américain WTI ne valait plus rien. Pire, il était même entré en territoire négatif. Je ne reviens pas sur les raisons de cette situation inédite, qui avait secoué les marchés. Vous trouverez beaucoup de littérature sur le sujet sur Zonebourse, notamment sous la plume de mon collègue Jordan Dufee, fin connaisseur de l'industrie pétrolière. Cet événement est probablement à ranger parmi les nombreuses incongruités qui ont émaillé les douze derniers mois, qui va de la séquence boursière krach / rebond express à l'émergence des covid-traders, en passant par les surenchères de hausses lors des introductions en bourse d'entreprises du numérique, par la multiplication des SPAC et par l'explosion du bitcoin. Tout ça est très rock'n'roll, à la limite du punk en fait. D'ailleurs, j'aurais aimé titrer "la finance punk" ce matin, mais je découvre une chronique de l'économiste Jézabel Couppey-Soubeyran dans Le Monde daté du 17 avril qui parle de "finance punk qui ne dit pas son nom" à propos du choix de l'Europe d'autoriser la titrisation des prêts d'entreprises en difficultés. Il va falloir trouver autre chose, mais cela n'empêche pas de réécouter l'hymne des Sex Pistols, qui permet au surplus de rendre un hommage décalé au deuil national britannique. Ni de penser que la finance est en train de s'émanciper pour échapper à son microcosme d'origine. 

Je reviens sur le bitcoin qui a encore fait jaser, puisqu'il a connu un week-end pour le moins agité, qui illustre la volatilité qui peut s'emparer des cryptomonnaies. Après avoir flirté avec les 65 000 USD jeudi dernier, le bitcoin est descendu à 55 000 USD hier, soit une chute de 15% en quelques jours. Il remonte légèrement ce matin à 57 165 USD. On a beau lire partout que les cryptomonnaies sont en train de conquérir leurs lettres de noblesses, cela reste des actifs à risque.

Sur les marchés actions, l'ambiance est toujours au beau fixe alors que se profile une semaine assez intense de publication de résultats du 1er trimestre. Coca-Cola, International Business Machines, Johnson & Johnson, The Procter & Gamble, Netflix, Kering, Roche, ASML, Nestlé, Intel, SAP SE et Hermès sont par exemple programmées. En tout, une bonne cinquantaine de sociétés dont les capitalisations dépassent 50 milliards de dollars. Les premières annonces ont été particulièrement solides, ce qui explique en partie la bonne tenue des indices au cours des dernières séances. Parmi les autres événements importants de la semaine, la décision de la BCE sur ses taux jeudi et une présentation de produits par Apple demain.

Comme chaque lundi, quelques informations qui ont attiré mon attention au cours du weekend :

  • Le bilan du coronavirus dépasse les 3 millions de morts officiels dans le monde
  • En Inde, la situation sanitaire dérape à nouveau avec un record de cas quotidiens, 273 000.
  • SpaceX retenu par la NASA pour concevoir la prochaine navette capable d'alunir.
  • Douze grands clubs européens, dont six britanniques, lancent la création d'une ligue de football fermée.
  • Au Royaume-Uni, les conservateurs sont bien embêtés par le lobbying de leur ancien leader, David Cameron, en faveur de Greensill. Le David Cameron du Brexit.

Le CAC40 gagne 0,2% à l'ouverture et flirte avec les 6300 points.

Les temps forts économiques du jour

Il n'y aura pas d'indicateurs macro-économiques majeurs aujourd'hui sur les marchés occidentaux. Ce matin, le Japon a annoncé une flambée de ses exportations en mars, tandis que sa production industrielle s'est moins contractée que prévu sur la période. Au Royaume-Uni, l'indicateur immobilier Rightmove flambe.

La paire euro / dollar évolue à 1,1955 USD. L'once d'or est ferme à 1777 USD. Sur le marché pétrolier, le baril de Brent se négocie 66,46 USD et le baril WTI 62,90 USD. Le rendement de la dette américaine à 10 ans s'établit à 1,57 %, en légère baisse. Le Bitcoin, qui a lourdement chuté hier, rebondit à 57 200 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Bilfinger : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 35 EUR.
  • BMW : Goldman Sachs reste neutre avec un objectif relevé de 99 à 108 EUR.
  • Coface : Deutsche Bank reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 10,20 à 11,20 EUR.
  • DS Smith : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 440 à 470 GBp.
  • Flatexdegiro : Goldman Sachs reste acheteur avec un objectif relevé de 100 à 120 EUR.
  • Hays : Liberum reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 155 à 175 GBp.
  • La Française des Jeux : Deutsche Bank passe d'acheter à conserver en visant 44 EUR.
  • Nordea : Arctic Securities passe d'acheter à conserver en visant 92 SEK.
  • Oxford Instruments : Jefferies reste à conserver avec un objectif relevé de 2020 à 2415 GBp.
  • Skandinaviska Enskilda Banken : Arctic Securities passe d'acheter à conserver en visant 110 SEK.
  • SMA Solar Technology : Jefferies reste neutre avec un objectif réduit de 65 à 56 EUR.
  • Tesco : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 286 à 280 GBp.
  • TinyBuild : Berenberg démarre le suivi à l'achat en visant 295 GBp.
  • Unifiedpost : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 33 à 35 EUR.
  • VAT Group : Berenberg reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 300 à 315 CHF.

Actualités des sociétés

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Résultats des entreprises

  • Faurecia : le groupe confirme ses objectifs 2021 après un début d'année marqué par une progression organique du chiffre d'affaires de 12,2 %, malgré la pénurie de composants qui a pénalisé l'activité.

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