LONDRES (Reuters) - Les flux vers les actions ne se tarissent pas malgré les tensions sur le marché obligataire qui ont entraîné de lourdes pertes à Wall Street et ouvert une "nouvelle ère de volatilité", lit-on dans une note publiée vendredi par Bank of America (BofA).

Le rendement des bons du Trésor à 10 ans, qui évolue près d'un pic d'un an à 1,6%, a gagné près de 45 points de base sur le mois écoulé, entraînant des ventes massives sur le marché des actions, qui ont perdu 4.000 milliards de dollars de valorisation depuis le pic de la mi-février.

Selon la banque d'investissement, qui analyse les données d'EPFR Global, les fonds d'actions ont enregistré des flux positifs de 22,2 milliards de dollars (18,6 milliards d'euros), dont 2,3 milliards dollars dans le secteur technologique et 2 milliards dans le secteur financier lors de la semaine au 3 mars.

La chute du marché obligataire n'entraîne pas encore de changement de positionnement majeur chez les investisseurs, avec un record de 62,6% des clients de BofA investis en actions.

Un soutien monétaire et budgétaire total de 29.000 milliards de dollars a abouti à une culture de dépendance "addictive" à Wall Street, écrit dans la note Michael Hartnett, responsable de stratégie d'investissements pour BofA.

Les marchés vont probablement s'appuyer sur la hausse des rendements pour pour pousser la Fed à s'engager dans une stratégie de contrôle de la courbe des taux, ajoute-t-il.

L'intervention de Jerome Powell, le président de la Fed, a plombé Wall Street jeudi et déçu les investisseurs qui s'attendaient à ce qu'il passe à l'action face à la flambée des rendements obligataires.

"Nous pensons que la Fed va inévitablement passer au contrôle de la courbe des taux", écrit Michael Hartnett, qui estime qu'une telle annonce déclencherait probablement un marché baissier sur le dollar.

Le marché attend maintenant les annonces que fera la Fed le 17 mars, à l'issue de la réunion de son comité de politique monétaire.

(Thyagaraju Adinarayan, version française Laetitia Volga, édité par Patrick Vignal)