Berlin (awp/afp) - L'Allemagne se prépare à accueillir son premier terminal méthanier flottant chargé de gaz naturel liquéfié destiné à soulager la crise énergétique du pays privé de livraisons russes, ont annoncé les autorités vendredi.

Le "Hoegh Esperanza" doit accoster à Wilhemshaven (Nord), dans les prochains jours, chargé d'une quantité de gaz naturel liquéfié (GNL) nigérian équivalant "à la consommation de 50.000 foyers pendant un an", a déclaré une porte-parole du ministère de l'Economie.

Ce bateau de type FSRU, qui navigue actuellement au large de la Bretagne, selon le site Marine Traffic, s'amarrera pour plusieurs années au port méthanier GNL de cette ville au bord de la Mer du Nord.

La plateforme pour l'accueillir, construite au pas de charge en quelques mois à peine, sera inaugurée en présence du chancelier Olaf Scholz le 17 décembre.

Premier terminal GNL à ouvrir en Allemagne, l'infrastructure de Wilhelmshaven pourra fournir chaque année l'équivalent de 20% de ce que représentaient les importations de gaz russe, dont l'Allemagne était dépendante.

Contrairement à d'autres pays européens, l'Allemagne ne disposait jusque-là d'aucun équipement de ce type, ni en mer ni à terre, préférant bénéficier de la ressource peu chère provenant des pipelines russes.

Le pays reçoit cependant déjà du GNL via la Belgique, les Pays-Bas ou la France moyennant un coût de transport très élevé.

Après l'invasion de l'Ukraine, la Russie a d'abord considérablement baissé ses livraisons, qui représentaient auparavant 55% des importations allemandes, avant de les arrêter début septembre.

Pour assurer sa sécurité énergétique et sauver son industrie gourmande en gaz, Berlin a investi massivement dans le GNL, débloquant notamment trois milliards d'euros pour louer des navires FSRU.

Cinq projets au total ont été lancés à grand frais cette année par le gouvernement. Deux projets privés vont également voir le jour, dont un terminal à Lubmin (nord) qui doit ouvrir ce mois-ci.

Mais le pays n'est toujours pas parvenu à signer un contrat significatif avec un fournisseur de GNL. Un accord récemment passé avec la compagnie Qatar Energy ne prendra effet qu'en 2026.

Résultat : l'Allemagne est actuellement exposée à la volatilité des marchés spot de court terme, ce qui contribue à la flambée des prix du gaz pour les ménages et entreprises.

Selon le comparateur Check24, un ménage allemand moyen payait entre septembre et novembre 128% de plus sur un an pour chauffer sa maison au gaz.

afp/lk