(Actualisé avec déclarations Mueller)

WASHINGTON, 29 mai (Reuters) - Le procureur spécial Robert Mueller, qui a enquêté pendant près de deux ans sur les ingérences russes dans l'élection présidentielle américaine de 2016, a déclaré mercredi qu'il était impossible d'inculper Donald Trump dans cette affaire en raison des règles en vigueur au département de la Justice.

Ces règles prévoient qu'un président en exercice bénéficie d'une immunité qui le protège contre des poursuites pénales.

"Inculper le président pour un motif criminel n'était pas une option que nous pouvions envisager", a déclaré Robert Mueller, qui s'exprimait publiquement pour la première fois depuis la remise de son rapport en avril.

"Nous avons conclu que nous ne pourrions parvenir à une intime conviction, ni dans un sens, ni dans l'autre sur la question de savoir si le président avait commis un délit", a-t-il ajouté.

L'ancien directeur du FBI a ajouté que, s'il avait acquis la certitude que Donald Trump n'avait pas commis de délit, il l'aurait indiqué dans son rapport.

Robert Mueller a précisé qu'il ne pouvait pas s'exprimer au-delà du contenu de son rapport dont seuls des extraits ont été rendus publics par l'Attorney General (ministre de la Justice) William Barr.

Le président américain affirme pour sa part que ce rapport l'innocente totalement et qu'il ne peut être soupçonné ni de collusion, ni d'obstruction.

Donald Trump estime que le rapport Mueller l'innocente totalement des accusations qui pouvaient être portées contre lui.

Les parlementaires démocrates tentent, en vain pour l'instant, d'obtenir l'intégralité du rapport Mueller mais le département de la Justice refuse de coopérer avec le Congrès.

La commission des affaires judiciaires de la Chambre des représentants négocie actuellement pour entendre l'ancien procureur spécial.

Donald Trump estime que Robert Mueller ne doit pas témoigner devant la Chambre et qu'il appartient à l'Attorney General de prendre la décision en ce domaine.

Robert Mueller a indiqué que personne ne lui avait dit s'il pouvait ou non témoigner devant la Congrès. Il a ajouté que si témoignage il devait y avoir, il n'irait pas au-delà des éléments contenus dans son rapport.

(Makini Brice; Pierre Sérisier pour le service français)