L'accord, qui a été signé à la fin de l'année dernière, doit remplacer l'Accord de libre-échange d'Amérique du Nord (Alena), dénoncé par Donald Trump.

Sa ratification parlementaire se fait pour l'heure attendre dans les trois pays, mais le processus a été formellement lancé mercredi au Canada et le nouveau président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador, a annoncé jeudi qu'il avait l'intention de le soumettre au Congrès du Mexique.

"Nous avons une occasion historique de renforcer les liens économiques entre nos deux nations avec l'adoption de l'USMCA", a déclaré Mike Pence au début de son entretien avec le Premier ministre canadien, Justin Trudeau.

"Je veux vous assurer que nous déployons des efforts énergiques pour le faire passer par le Congrès des Etats-Unis cet été", a-t-il ajouté.

La venue de Pence au Canada est la première visite officielle d'un haut représentant du gouvernement fédéral depuis que Donald Trump a écourté l'an dernier sa présence au sommet du G7 que présidait Trudeau, accusant le Premier ministre canadien d'être "malhonnête et faible".

Pence et Trudeau se sont aussi entretenus du litige lié au géant chinois des télécoms Huawei, que Washington accuse d'être lié au gouvernement chinois. Le cadre juridique chinois, a affirmé Pence, donne au gouvernement chinois un accès aux données collectées par Huawei.

Washington, qui a placé la firme chinoise sur liste noire, a fait arrêter l'an dernier à Vancouver sa directrice financière, Meng Wanzhou, qui est aussi la fille du fondateur du groupe, accusée d'avoir participé à un montage bancaire permettant d'échapper aux sanctions américaines contre l'Iran.

Meng Wanzhou a été libérée sous caution le 12 décembre dernier avec obligation de rester au Canada dans l'attente d'une nouvelle comparution devant la justice. Elle pourrait être extradée vers les Etats-Unis.

Depuis son arrestation, deux ressortissants canadiens ont été arrêtés en Chine et un troisième a été condamné à mort pour trafic de drogue, une condamnation qualifiée d'"arbitraire" par Ottawa.

Mike Pence a apporté à son hôte le soutien des Etats-Unis. "Sachez, lui a-t-il dit, que nous sommes avec vous pour la sécurité de votre pays et de vos compatriotes."

Le vice-président des Etats-Unis a ajouté que Donald Trump rencontrerait "probablement" son homologue chinois Xi Jinping lors du sommet du G20 dans un mois au Japon et qu'il saisirait cette occasion pour réclamer la libération des Canadiens détenus en Chine.

Les deux dirigeants ont aussi évoqué des questions sociétales.

Trudeau avait ainsi annoncé mercredi qu'il ferait part au vice-président des Etats-Unis de son inquiétude face à ce qu'il a qualifié de "recul" des droits des femmes, illustré notamment par l'adoption récente de législations restreignant le droit à l'interruption volontaire de grossesse dans plusieurs Etats du pays.

Sur ce point, Pence, figure de la droite conservatrice religieuse, s'est dit "fier" d'appartenir à un gouvernement "pro-life".

(Jean Terzian et Henri-Pierre André pour le service français)

par Steve Scherer et Roberta Rampton