* Le gouvernement veut faire baisser le taux de chômage

* Le recours au temps partiel encouragé

* Législation spéciale en temps de crise

par Andrés González

MADRID, 10 février (Reuters) - Le gouvernement espagnol a approuvé vendredi une réforme visant à relancer le marché du travail en réduisant les avantages des salariés et en renforçant les prérogatives des employeurs dans un pays qui affiche le taux de chômage le plus élevé d'Europe.

Le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy prévoit de supprimer les contrats permettant le versement d'indemnités de départ représentant 45 jours de salaire par année travaillée pour les salariés reconnus victimes de licenciement abusifs. Ce cas est très fréquent devant les tribunaux espagnols.

Les employeurs qui licencient ne devront plus désormais proposer que 33 jours de salaire par année travaillée, voire 20 jours seulement si l'entreprise se révèle durablement déficitaire.

Au total, les indemnités de départ sont plafonnées à deux années de salaires, contre trois ans et demi jusqu'ici.

Le nouveau gouvernement veut aussi autoriser les employeurs à ne pas tenir compte des accords collectifs de branche dans les périodes de crise.

En Espagne, le taux de chômage se situe en moyenne à 23% de la population active. Il est de 50% pour les jeunes. En Andalousie, il est de 30%.

Les mesures, prises unilatéralement par le gouvernement, pourraient provoquer une une grève générale.

"C'est une réforme importante et complète", a déclaré la vice-présidente du gouvernement Soraya Saenz de Santamaria lors d'une conférence de presse.

"Avec elle, il y aura un avant et un après dans la législation du travail de notre pays. L'objectif est de poser les fondations pour le retour de la croissance et la création d'emplois."

Le gouvernement de Mariano Rajoy arrivé au pouvoir en décembre après la victoire du Parti populaire (PP) aux élections de novembre veut aussi encourager le recours au temps partiel.

L'embauche des jeunes sera encouragée par des incitations aux entreprises.

Le gouvernement précédent du socialiste José Luiz Rodriguez Zapatero, avait lui aussi entrepris une modification du code du travail mais il avait été critiqué pour ne pas avoir abordé de front la question des négociations collectives sur les salaires et ne pas avoir désindexé l'évolution des salaires de celle de l'inflation. (Danielle Rouquié pour le service français, édité par Nicolas Delame)