Madrid (awp/afp) - La croissance économique a atteint 5,5% l'an dernier en Espagne, grâce à une consommation des ménages dynamique et à une forte hausse des investissements, selon une première estimation publiée vendredi par l'Institut national des statistiques (INE).

Ce chiffre, atteint dans un contexte de fortes tensions inflationnistes alimentées par la guerre en Ukraine, est identique à celui enregistré en 2021 et nettement supérieur à l'objectif du gouvernement espagnol qui anticipait 4,4% de croissance.

Il est proche en revanche du niveau attendu par le Fonds monétaire international (FMI), qui avait rehaussé mi-janvier sa prévision à 5,2%, en raison d'un rebond plus fort que prévu dans le secteur touristique après deux ans de crise sanitaire.

Selon l'INE, la forte croissance de 2022 s'explique par les bons résultats du printemps: entre avril et juin, le produit intérieur brut (PIB) de la quatrième économie de la zone euro a ainsi grimpé de 2,2%, grâce à une consommation des ménages soutenue.

Cela a permis de compenser le net ralentissement de l'activité auquel a été confrontée l'Espagne en fin d'année (+0,2% au troisième et au quatrième trimestres), dans le sillage de l'ensemble des économies européennes, confrontées à une flambée des prix à la consommation.

En Espagne, l'inflation a atteint 8,4% en moyenne annuelle l'an dernier, avec un pic à 10,8% en juillet, selon l'INE. Elle a néanmoins fortement ralenti ces derniers mois, pour atteindre 5,7% fin décembre, soit l'un des plus faibles chiffres de la zone euro.

L'Espagne "a fait preuve de résilience face aux vents contraires", a ainsi récemment salué la ministre de l'Economie Nadia Calviño, en rappelant que la croissance espagnole se situait "bien au-dessus" de la moyenne européenne, attendue à 3,3% par Bruxelles.

Selon Madrid, cette dynamique devrait permettre à l'Espagne de conserver une croissance solide cette année, bien qu'en net recul par rapport à 2022 (prévision de 2,1%). Cette hypothèse est cependant jugée optimiste par la plupart des organismes économiques, à l'image du FMI, qui parie sur 1,1%.

L'économie espagnole a été l'une des plus touchées par les conséquences de l'épidémie de Covid-19, avec un recul historique de son PIB de 10,8% en 2020. D'après le FMI, elle ne devrait pas retrouver son niveau d'avant-crise avant 2024.

afp/ck