Madrid (awp/afp) - L'Espagne a vu sa dette publique bondir à 110,1% du Produit intérieur brut au deuxième trimestre, son plus haut niveau depuis vingt ans, sur fond de lourdes dépenses publiques engagées en raison de la pandémie de Covid-19, selon les données publiées mercredi par la Banque centrale.

Au premier trimestre, la dette publique représentait 98,9% du PIB.

En valeur absolue, la dette atteint également son plus haut niveau depuis 2000, à 1291 milliards d'euros, contre 1224 milliards fin mars.

Dès le mois de mai, le gouvernement avait reconnu que la gestion de la pandémie aurait un effet dévastateur sur les comptes publics, pris en étau entre une chute des recettes, due à la crise économique provoquée par le confinement, et une "forte hausse" des dépenses.

Madrid prévoit que la dette atteindra 115,5% du PIB fin 2020, tandis que le déficit public devrait grimper à 10,3% du PIB en fin d'année, soit le "plus important déficit depuis 2012", en pleine crise financière.

Le déficit budgétaire atteignait déjà 6,12% du PIB fin juin.

Le gouvernement du socialiste Pedro Sanchez a notamment financé le chômage partiel de millions de salariés et adopté des mesures d'aide pour les entreprises, alors que l'économie du pays s'est effondrée sous l'effet du strict confinement imposé mi-mars.

A lui seul, le financement du chômage partiel, prolongé jusqu'à fin janvier, a coûté quatre milliards d'euros par mois depuis sa mise en place en avril, selon M. Sanchez.

Début juillet, le chef du gouvernement avait annoncé qu'il prévoyait d'augmenter les impôts pour financer ce surcroît de dépenses.

L'Espagne, l'un des pays européens les plus touchés par la pandémie de Covid-19, sera aussi l'un des principaux bénéficiaires du plan européen de relance, avec 140 milliards d'euros, dont la moitié sous forme de subventions et l'autre sous forme de prêts.

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