Madrid (awp/afp) - Le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse mercredi sa prévision de croissance pour l'Espagne en 2018 à 2,5% contre 2,7% auparavant et appelé le pays à réduire sa dette et réformer les retraites.

La prévision pour 2019 a en revanche été maintenue à 2,2%.

En octobre, le FMI avait déjà abaissé de 2,8% à 2,7% sa prévision pour cette année, en raison du "protectionnisme mondial" et d'un "affaiblissement de la demande intérieure".

Le gouvernement socialiste espagnol et la Banque d'Espagne tablent eux sur 2,6% pour 2018, alors que le pays a enregistré trois ans de croissance d'au moins 3% depuis sa sortie de crise en 2014.

Dans son rapport publié mercredi, le FMI a appelé l'Espagne à "réduire plus rapidement" sa dette qui s'élève actuellement à 98,1% du PIB en jugeant que son repli est plus dû à "la vigueur du cycle économique et à de faibles taux d'intérêt" qu'à un "ajustement" de la politique budgétaire.

Le Fonds a également abordé le sujet épineux du système des retraites, incitant Madrid à "préserver sa viabilité financière" et à éviter une trop forte augmentation des dépenses alors que le gouvernement souhaite les indexer sur l'inflation.

L'organisation a en revanche souligné le renforcement du système bancaire avec une "accélération" de la baisse du taux de créances douteuses, qui reste cependant à 6,4% pour toute l'Espagne au deuxième trimestre.

Le FMI a par ailleurs insisté sur la nécessité de régler le problème d'un marché du travail très segmenté et pointé le chômage des jeunes, la part des contrats temporaires et des emplois partiels par défaut en Espagne, parmi les "plus hauts de l'Union européenne".

Et si le FMI a souligné le reflux important du chômage en Espagne, à 14,55% au deuxième trimestre contre près de 27% au plus fort de la crise fin 2013, le pays reste l'un des plus mauvais élèves de la zone euro, après la Grèce.

"L'augmentation des salaires doit être alignée avec la croissance de la productivité", a également prévenu le FMI, alors que le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez veut faire progresser le salaire minimum mensuel sur douze mois de 858 euros à 1.050 euros brut.

afp/rp