Madrid (awp/afp) - La Banque d'Espagne a revu à la hausse sa prévision de croissance du PIB pour 2018, estimant qu'elle atteindrait 2,7%, soit 0,3 point de plus que prévu fin 2017, accélérée notamment par un relâchement de la pression fiscale.

Ce relâchement entraînera en outre une réduction du déficit un peu moins rapide que prévu, le situant à 2,5% du PIB en 2018 et 2,1% en 2019, selon la banque centrale.

Le gouvernement espagnol, pour sa part, tablait fin décembre sur un déficit de 2,3% en 2018.

Pour 2019, la Banque d'Espagne estime aussi que la croissance sera légèrement plus forte, de l'ordre de 2,3%, contre les 2,1% annoncés en décembre, et de 2,1% en 2020.

"Les projections envisagent une prolongation de l'actuelle étape d'expansion", écrit la Banque d'Espagne qui estime que la croissance sera plus forte grâce au désendettement du secteur privé et au solde positif de la balance courante.

La banque note aussi des éléments de nature plus "transitoire", s'attendant notamment à une politique fiscale plus généreuse.

Le gouvernement doit en principe adopter le 27 mars, très en retard pour cause de crise politique en Catalogne, son projet de budget pour l'année 2018, qui devra être ensuite soumis au Congrès des députés.

Il profitera de l'importante hausse des recettes rendue possible par la croissance retrouvée pour proposer des baisses d'impôt sur le revenu pour les tranches fiscales les plus basses, des hausses de salaires des fonctionnaires et une augmentation des retraites pour les petits revenus.

Ces mesures tomberont à pic pour 2019, année d'élections régionales et municipales.

Pour les fonctionnaires, la hausse atteindra 6% entre 2017 et 2020.

La Banque d'Espagne s'attend aussi à des taux d'inflation modérés, qui atteindraient 1,2% en 2018 puis 1,4 et 1,7% en 2019 et 2020.

Selon cet organisme, quelques nuages pourraient cependant perturber ces prévisions, notamment l'adoption d'éventuelles mesures protectionnistes par les "principales économies", alors que plane la menace d'une guerre commerciale entre les Etats-Unis et l'Union européenne et la Chine.

En interne, la banque centrale souligne aussi les risques que fait peser l'incertitude politique en Catalogne, région du nord-est sous tutelle du gouvernement central depuis que son Parlement a tenté de déclarer l'indépendance, le 27 octobre 2017.

"Un regain de tension, qui aurait un impact négatif sur la confiance et l'activité, ne peut être écarté", lit-on dans le rapport.

Enfin, concernant le chômage, principal point noir de l'économie espagnole, les créations d'emplois devraient se poursuivre, mais à un rythme moins rapide, pour se situer autour de 11% en 2020 contre 16,5% fin 2017.

afp/rp