Lorsque la pandémie de coronavirus a commencé à peser sur les marchés financiers, les investisseurs ont lourdement sanctionné le secteur du transport de passagers. Les compagnies aériennes ont payé un lourd – et logique – tribut à la crise sanitaire, comme les croisiéristes. Sur terre, ce sont les autocaristes qui ont subi les plus grosses déculottées boursières.

C'est le cas au Royaume-Uni, où l'on compte la plus forte concentration d'opérateurs de bus cotés en Europe. Après tout, le bus rouge à impériale est l'un des symboles du pays. A la Bourse de Londres, les quatre entreprises du secteur (Stagecoach, FirstGroup, National Express et The Go-Ahead) ont toutes perdu plus de la moitié de leur valeur en 2020. C'est encore pire que les compagnies aériennes américaines, par exemple (voir graphique ci-dessous).

Sortie de route pour les bus britanniques
Sortie de route pour les bus britanniques : pire que les compagnies aériennes américaines

Une aberration, pour Gerald Khoo, qui suit le compartiment transports chez Liberum. "Dans un contexte de fermetures, de confinement et de distanciation sociale, les revenus contractuels se sont montrés plus résistants et les bases de coûts se sont avérées plus flexibles que prévu" pour ces transporteurs, explique-t-il. En effet, les opérateurs de bus ont profité de mesures de soutien exceptionnelles des autorités. En outre, les contrats existants ne sont pas nécessairement dépendants du nombre de passagers transportés, mais uniquement de la fourniture d'un service. Sans minimiser les risques en cours (changements d'habitudes, activité économique durablement grevée…), Khoo met en avant cette résistance qui, couplée avec des valorisations à la casse, crée des opportunités. Son dossier préféré ? The Go-Ahead Group, car c'est le moins risqué grâce à son bilan et à un nombre élevé de contrats qui ne dépendent pas des volumes.