Les indices boursiers américains ont toujours du mal à se remettre dans le sens de la hausse, alors que leurs homologues européens font preuve d'une bien meilleure résistance. C'est un peu l'enseignement de ces derniers jours après un début d'année globalement compliqué pour l'ensemble des bourses occidentales. Le bilan à la charnière janvier / février n'est pas flambant : depuis le 1er janvier, le Nasdaq 100 a perdu 13%, le S&P500 8,7%, le SMI suisse 6% et les indices français CAC40 et allemand DAX un peu plus de 2%. L'Asie n'est pas épargnée comme en témoigne le -6,2% de Tokyo, ou même le -1% du MSCI China.

Hier, Wall Street a encore perdu du terrain, en particulier le Nasdaq 100, qui devra cravacher aujourd'hui s'il veut rattraper son déficit hebdomadaire de 3%. La semaine précédente, il avait sombré je vous le rappelle de 7,5%. J'écris souvent sur le Nasdaq parce qu'il est le marqueur clef de la bourse américaine, et que ses stars pèsent aussi très lourd dans l'indice élargi S&P500. Et à ce titre, la séance de la veille était fort instructive. L'indice technologique a rendu 1,2%, avec deux gros meneurs à cette contraction, Tesla (qui a coulé de 11,5% après avoir annoncé ne pas être immunisé contre les pénuries de composants) et Nvidia (-3,6% parce que la star de l'automne 2021 n'a plus l'air d'être un must have). Je peux ajouter tout le compartiment semiconducteurs, notamment Intel et Advanced Micro Devices, qui ont chuté de 7% mais qui pèsent moins lourd que les deux acteurs précités.

En revanche, les aristocrates de l'indice n'ont pas été emportés cette fois. Microsoft a gagné du terrain et Apple et Google ont terminé quasiment à l'équilibre. Les résultats du propriétaire de Windows ont rassuré, comme l'ont fait hier soir post-clôture ceux d'Apple. Si l'on élargit à l'Europe, les chiffres des locomotives sectorielles sont bons eux aussi. On a encore vu LVMH sortir le grand jeu en soirée. Et leurs prévisions sont solides. Il est logique que les investisseurs se dirigent à nouveau vers ces dossiers rassurants en sortant de ceux dont les valorisations semblent moins raisonnables, à l'heure où la liquidité disponible va se réduire progressivement avec la fin de la politique de soutien de la banque centrale américaine. Pour autant, les arbitrages en cours entre compartiments d'un même secteur sont parfois difficiles à suivre, du moins en ce qui me concerne. J'imagine qu'il faut garder à l'esprit cette belle phrase d'un excellent connaisseur des rouages financiers, quand il rappelle "le marché est rationnel, mais les investisseurs jouent à des jeux différents et ces jeux semblent irrationnels à ceux qui jouent à un autre jeu". Je vous laisse méditer ça.

Vous vous en êtes rendu compte, la Fed n'a pas tellement rassuré mercredi pour sa réunion de rentrée. Les économistes ont généralement pris acte d'une communication écrite plutôt souple de la part de l'institution, mais d'un ton plus conservateur et plus strict de son président Jerome Powell lors de la conférence de presse qui a suivi. Le pifomètre du marché lui indique que la banque centrale sera un peu plus agressive que prévu. "Ils savent qu'ils sont en retard, et en réponse, ils annoncent qu'ils vont aller de l'avant et faire ce qui est nécessaire tout en ayant une grande marge de manœuvre pour agir de manière agressive. Mais pas avant six semaines sur les taux et 18 semaines avant de commencer à réduire le bilan", résume Steven Blitz, de TS Lombard. De quoi laisser encore un peu de temps aux investisseurs pour se préparer.

Pendant ce temps, les résultats des entreprises continuent, vous l'aurez compris, à offrir quelques garanties. Après les stars modernes hier, retour de l'ancienne économie pour clôturer la semaine, avec du Chevron, du Caterpillar, du Givaudan ou du Stora Enso.

Le CAC40 a démarré en hausse de 0,2% à 7040 points, tracté par LVMH, tandis que les futures de Wall Street évoluent dans le vert à l'heure où ces lignes sont écrites. Une légère détente visible dans l'indice de volatilité VIX qui a reculé pour la première fois en près de deux semaines. Mais il reste toujours haut perché pour la saison, signe que la nervosité est encore bien présente. Tokyo a mis fin à trois séances consécutives de baisse par un rebond de 2% ce matin, qui a l'air d'avoir aussi inspiré Sydney. A Hong Kong en revanche, c'est plus compliqué avec une rechute après la stabilisation de la veille.

Les temps forts économiques du jour

Le consommateur américain est à l'honneur avec les revenus et dépenses des ménages américains de décembre (14h30) et l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan de janvier (16h00). Ce matin, la France a annoncé une croissance trimestrielle de 0,7% au T4, plus élevée que prévu (0,4%), portant la hausse moyenne du PIB à 7% en 2021.

L'accès de faiblesse de l'euro se confirme à 1,1151 USD. L'once d'or repasse sous le seuil des 1800 USD. Le pétrole consolide à haut niveau, avec un Brent à 89,75 USD et un WTI à 87,10 USD. Le rendement de la dette américaine est en baisse à 1,82% sur 10 ans. Le bitcoin se stabilise autour de 37 300 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • ABB : SEB passe d'acheter à conserver en visant 34,23 CHF.
  • Accor : HSBC passe de conserver à acheter en visant 39 EUR.
  • Alstom : Exane BNP Paribas passe de surperformance à neutre en visant 33,50 EUR.
  • Almirall : Exane BNP Paribas passe de surperformance à neutre en visant 11 EUR.
  • Associated British Foods : Goldman Sachs passe de neutre à vendre en visant 2060 GBp.
  • AXA : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 29 à 30,50 EUR.
  • Daimler Truck : Morgan Stanley démarre le suivi à surpondérer en visant 38 EUR.
  • Interroll : Crédit Suisse passe de sousperformance à neutre en visant 3760 CHF.
  • Jungheinrich: HSBC passe de conserver à acheter en visant 54 EUR.
  • Kion : Baader Helvea passe d'accumuler à acheter en visant 108 EUR.
  • Lonza : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 830 à 770 CHF.
  • LVMH : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 830 à 850 EUR.
  • Orpea : Jefferies passe d'acheter à conserver en visant 43 EUR.
  • Palfinger : Ehrenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 43 à 37 EUR.
  • Polymetal : Ehrenberg reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 2200 à 1500 GBp.
  • Neste Oyj : Société Générale passe de vendre à conserver en visant 40 EUR.
  • SAP : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 154 à 130 EUR.
  • Schibsted : Berenberg démarre le suivi à conserver en visant 270 NOK.
  • SGS : J.P. Morgan réduit son objectif de cours de 3150 à 3000 CHF.
  • Vinci : Stifel passe de conserver à acheter en visant 109 EUR.

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