La raison principale de ce blocage concerne le financement d’un mur sur la frontière mexicaine (sur 3000 kms), pour plus de 5 milliards de dollars, projet refusé par le Congrès à majorité démocrate.

Ce mur symbolique ne sera peut-être jamais construit, mais aujourd’hui, nous pouvons affirmer qu’il en existe bel et bien un, mais d’une manière virtuelle entre Trump et son opposition démocrate, à la tête de laquelle se positionne Nancy Pelosi. Cette femme californienne de 75 ans, très expérimentée en politique, préside la Chambre des Représentants et reste fermement opposée à la construction du mur. Cette habituée aux durs combats dans les arcanes du Parlement met en avant tout simplement l’inutilité ainsi que l’immoralité de ce projet onéreux.

Dans ce combat des chefs, Trump veut garder incontestablement la ligne droite de ses promesses électorales, en montrant qu’il transforme le symbole en réalité. Il joue pleinement la carte de la sécurité intérieure. Pourtant, en Arizona et en Californie, Etats directement concernés par ce mur, la population s’est exprimée contre une construction à la frontière, estimant que les contrôles actuels suffisent largement à sécuriser le pays.

En définitif, même après un passage en force, le mur ne pourra pas voir le jour rapidement. Il faudra du temps pour poser la première pierre, cela peut prendre 3 ou 4 ans en tenant compte des problèmes de validation ou d’expropriation.

Le ton n’est donc pas à la convivialité. La confrontation se transforme en bras de fer qui met en présence deux personnages très trempés où les coups s’échangent telle une balle de ping-pong. Nancy Pelosi demanda au Président de reporter le traditionnel discours sur l’état de l’Union, prévu initialement le 29 janvier devant le Congrès. La réponse fut rapide et Trump répliqua immédiatement en lui interdisant d’utiliser un avion militaire pour ses missions à l’étranger.

Si l’entrave budgétaire devait perdurer, Trump pourrait employer une partie des crédits militaires en proclamant l’état d’urgence. Il se servirait, de ce fait, sur la part de la Défense, l’argent du Pentagone en quelque sorte.

Au bout du bout, une chose est certaine, c’est le peuple qui déterminera le vrai responsable du blocage de l’Administration, et à ce stade du processus, plus de 50% des américains pensent que le « shutdown » est la faute de Trump. Sa posture de ne pas céder devrait occasionner un coût additif au pays de plus d’un milliard de dollars par semaine.

Le locataire de la Maison-Blanche se targuait de vouloir mettre de l’ordre dans l’Administration, avec le « shutdown », il accentue le désordre.