L’économie américaine a créé 139 000 emplois non agricoles en mai, dépassant les 130 000 attendus par les analystes.

Le marché de l’emploi continue donc de faire preuve de résilience, avec un taux de chômage à 4,2% pour le troisième mois consécutif, conformément aux anticipations.

Les équipes de recherche macro de Zonebourse notent toutefois que si on regarde ce chiffre avec la plus grande précision (c’est-à-dire avec trois chiffres après la virgule), il y a une légère remontée. Le taux de chômage est précisément à 4.244%, contre 4.187% en avril. C’est donc un plus haut depuis octobre 2021 ! Oui, c’est un détail. Et oui, les équipes de recherche macro ont besoin de vacances.

Taux de chômage aux Etats-Unis. Source : Bureau of Labor Statistics

Après cette digression typique d’un papier écrit le vendredi après-midi, revenons aux choses sérieuses. Les salaires horaires moyens dans le secteur privé ont progressé de 0,4% en mai, après une hausse de 0,2% en avril, dépassant les prévisions qui tablaient sur 0,3%. Une accélération qui pourrait toutefois raviver les inquiétudes de la Réserve fédérale quant aux pressions inflationnistes.

En revanche, les créations d’emploi sur les deux mois précédents ont été révisées à la baisse, avec 95 000 postes en moins. Le chiffre d'avril est ainsi passé de 177 000 à 147 000, et celui de mars de 185 000 à 120 000.

Ce qu’il faut retenir de tout cela, c’est que nous sommes depuis maintenant plusieurs trimestres dans un ralentissement très progressif du marché de l’emploi outre-Atlantique. Et les économistes s’attendent à ce que cette tendance se poursuive compte tenu des incertitudes commerciales, qui devraient pousser les entreprises à freiner les embauches.

A ce stade, tout va bien. Mais comme nous le rappelons régulièrement, l’emploi est un indicateur retardé. Donc lorsqu’on commencera à voir de mauvais chiffres (et si cela arrive), c’est que la situation économique aura déjà tournée.

A ce stade, tout va bien. Et c’est aujourd’hui ce que le marché retient. Après la publication de ce rapport, Wall Street a ouvert en hausse.

Et ce, même si ces bons chiffres incitent plutôt la Fed à la prudence. Les anticipations de marché tablent désormais sur une prochaine baisse de taux en septembre.

Ce qui ne ravit pas Donald Trump. Le président américain a réagi aux chiffres de l’emploi en plaidant une nouvelle fois pour des baisses de taux significatives. "Allez-y pour un point complet", peut-on lire dans un message sur Truth Social.