La semaine dernière a été marquée par les résultats de Nvidia. Si les chiffres n'ont pas impressionné le marché, cette publication marque un peu la fin de la saison des résultats. En effet, à la fin de la semaine dernière, 97% des entreprises du S&P500 ont dévoilé leurs résultats. Des résultats dont le bilan est mitigé.
Meilleur trimestre depuis 3 ans
Avec une progression des BPA de 18.2% sur un an, le 4ème trimestre 2024 est le meilleur depuis le 4ème trimestre 2021. Trois secteurs ont particulièrement contribué à cette performance. D'abord, le secteur financier (+56%), grâce aux excellents résultats des grandes banques. Ensuite, les services de communication (+29.6%), qui inclut notamment Meta. Enfin, la consommation discrétionnaire (+27%), secteur dont fait partie Amazon. Et comme toujours, les résultats ont dépassé les attentes puisqu'au début du trimestre, les analystes tablaient sur une croissance de seulement 11.7%.
Source : Factset
Un marché exigeant
Pour autant, ces bons résultats ont été accueillis fraîchement par le marché. Quand on regarde les réactions aux publications, les surprises positives sont moins récompensées que les surprises négatives ne sont sanctionnées. C'est toujours le cas, mais ce trimestre ce phénomène est encore plus marqué.
Source : Factset
Cela s'explique sans doute par des valorisations tendues, qui ne donnent pas le droit à l'erreur pour les entreprises. Le PE forward du S&P 500 est actuellement de 21.2, bien au-delà de la moyenne 5 ans (19.8) et de la moyenne 10 ans (18.3).
Révisions à la baisse
Si le 4ème trimestre a été très bon, le marché regarde toujours davantage les prévisions pour les trimestres suivants. C'est la logique des marchés actions, qui achètent toujours les résultats futurs. Or, pour ceux qui suivent cela de près, on a vu ces dernières semaines la prévision de croissance des résultats pour 2025 diminuer. La croissance des BPA devrait être cette année d'environ 12% pour le S&P 500, contre une anticipation d'environ 15% il y a encore quelques semaines.
Et pour le trimestre en cours, les analystes ont revu à la baisse leurs prévisions de 3.5%. Historiquement, il y a toujours cette mécanique de révisions à la baisse des estimations durant les deux premiers mois d'un trimestre. Mais cette fois-ci la révision est plus forte que la moyenne.
Source : Factset
En effet, de nombreuses incertitudes poussent les entreprises à être prudentes dans leurs prévisions. Et même à émettre des guidances négatives pour 77 d'entre elles. Les droits de douane sont notamment au centre des inquiétudes. Le terme tariffs est le nouveau mot à la mode (après intelligence artificielle). Il a été mentionné dans presque la moitié des conférence calls ce trimestre.