par Dawit Endeshaw et Ayenat Mersie

ADDIS-ABEBA, 21 juin (Reuters) - Les Éthiopiens sont appelés aux urnes lundi pour des élections régionales et nationales que le Premier ministre a présentées comme la preuve de son engagement à une démocratie après des décennies de pouvoir répressif dans le deuxième pays le plus peuplé d'Afrique.

Abiy Ahmed, âgé de 45 ans, a mis en oeuvre d'importantes réformes politiques et économiques après sa nomination en 2018 par la coalition gouvernementale. Mais certains activistes estiment qu'une marche arrière est effectuée en matière de droits civiques et dénoncent des abus dans le conflit mené dans la région du Tigré, des accusations que le gouvernement rejette.

La semaine dernière, le Premier ministre a décrit le scrutin comme "la première tentative d'élections libres et équitables" en Ethiopie, dont l'économie jadis prospère a été lourdement affectée par les violences dans le pays et la crise sanitaire du coronavirus.

Ces élections pourraient avoir un impact au-delà des frontières éthiopiennes, alors que le pays revêt un important poids diplomatique dans la région, volatile, fournissant des soldats de maintien de la paix en Somalie, au Soudan et au Sud Soudan.

Le parti d'Abiy Ahmed, le nouvellement formé Parti de la prospérité, est donné favori d'un scrutin où les candidats sont nombreux et issues majoritairement de petits partis ethniques.

Dans certaines régions, comme en Oromiya, la province la plus peuplée du pays, des partis d'opposition ont appelé au boycott du scrutin, dénonçant des manoeuvres présumées d'intimidation de la part des forces de sécurité.

Par ailleurs, du fait de problèmes d'inscriptions sur les listes électorales et des violences ethniques, les élections ont été reportées dans un cinquième des districts. Un deuxième tour est prévu en septembre prochain.

Aucune date n'a été fixée pour le moment pour la tenue du scrutin dans le Tigré.

(version française Jean Terzian)