ADDIS ABEBA, 25 août (Reuters) - Les députés éthiopiens ont amendé samedi les règles électorales en vue des élections nationales prévues l'an prochain, provoquant des critiques de la part de certains partis d'opposition qui dénoncent des changements favorisant la coalition au pouvoir.

L'un des principaux amendements relève à 10.000 le nombre de signatures nécessaires pour pouvoir enregistrer un parti politique à l'échelle nationale, contre 1.500 auparavant. Pour les scrutins régionaux, 4.000 signatures sont requises, contre 750 jusqu'alors.

"Il est crucial de créer un environnement dans lequel les partis politiques peuvent fusionner et constituer un front", est-il écrit dans l'amendement.

Cinquante-sept partis d'opposition se sont plaint vendredi qu'aucune de leurs propositions d'amendement n'ait été retenue par le parti au pouvoir, qui détient actuellement l'ensemble des sièges au parlement.

La coalition au pouvoir a annoncé ce mois-ci que des élections nationales seraient organisées l'an prochain, sans fournir de date précise pour le scrutin.

Les violences communautaires qui agitent le pays, le deuxième le plus peuplé du continent africain, laissaient planer des doutes sur la possibilité d'y organiser des élections.

Depuis son arrivée au pouvoir en avril 2018 après trois années de manifestations antigouvernementales, le Premier ministre Abiy Ahmed a mis en place une série de réformes politiques, dont la réintégration de nombreux partis, la libération de prisonniers politiques et le retour de groupes rebelles exilés. (Hereward Holland; Jean Terzian pour le service français)