Paris (awp/afp) - L'opérateur boursier paneuropéen Euronext a enregistré en 2021 la "meilleure année" de son histoire, huit mois après le rachat de la Bourse italienne qui a contribué grandement à son chiffre d'affaires du dernier trimestre en lui apportant des activités.

Le groupe, qui gère les Bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles, Lisbonne, Dublin, Oslo et Milan, a publié un bénéfice net annuel de 413,3 millions d'euros (+31%) pour un chiffre d'affaires de 1,298 milliard d'euros, en hausse de 46,9% sur un an (et de 3,3% en données comparables), conforme aux attentes des analystes.

Record aussi pour le chiffre d'affaires consolidé du quatrième trimestre (en hausse de 59,5% à 370,1 millions d'euros), supérieur aux attentes des analystes, avec à l'arrivée un bénéfice net de 112,7 millions d'euros (+67,8%).

L'intégration dans le périmètre du groupe de Borsa Italiana, dont le rachat a été finalisé en avril, a contribué à hauteur de 337,7 millions au chiffre d'affaires 2021. Cette récente acquisition permet à Euronext de combler un vide dans les services de compensation avec la création d'Euronext Clearing et de se développer dans la négociation de titres obligataires.

Euronext, qui a aussi pleinement profité du dynamisme des introductions en Bourse (212 cotations) l'an passé, a enregistré la "meilleure année" de son histoire, s'est réjoui Stéphane Boujnah, le patron du groupe, qui proposera un dividende de 1,93 euro par action lors de son assemblée générale du 18 mai prochain.

Outre l'apport bénéfique de Borsa Italiana, le groupe a aussi tiré parti de "l'intégration réussie" du dépositaire central de titres danois VP Securities acquis en 2020.

Désormais, plus de la moitié du chiffre d'affaires (55%, contre 50% en 2020) provient des activités qui ne dépendent pas des volumes de transactions, telles que les données de marché, activités post-transactions, services aux émetteurs et aux investisseurs.

Le groupe d'infrastructures de marché entend également tirer profit du rapatriement d'un centre de données des environs de Londres à Bergame, près de Milan, d'ici à juin.

Ces activités post-marché doivent participer aux synergies de 100 millions d'euros liées au rachat de la Bourse de Milan attendues par la société qui estime le coût de leur mise en oeuvre à 160 millions d'euros, selon son plan stratégique courant jusqu'en 2024.

10 millions d'euros de synergies

"Euronext a déjà extrait plus de 10 millions d'euros de synergies issues de la transaction avec la Bourse milanaise et avance le plus vite possible sur le terrain de la technologie et de l'ESG et sur celui de l'intégration de Borsa Italiana", a souligné M. Boujnah à l'AFP.

Ainsi, l'opérateur vient de lancer un nouveau de segment de marché Tech Leaders, "émergence en Europe d'un segment paneuropéen d'entreprises de technologie" destiné à "accroître la visibilité en particulier auprès des investisseurs internationaux" et "la liquidité pour ces entreprises présentes et futures à l'intérieur de la cote", a expliqué le patron.

Dans la droite ligne des indices axés sur les performances environnementales, sociétales et en lien avec la gouvernance des entreprises qu'il a déjà lancés en France (CAC 40 ESG), en Italie (MIB ESG), le groupe s'apprête à faire de même aux Pays-Bas avec l'introduction d'un indice (AEX ESG) au cours du second semestre.

L'entreprise, qui a dépassé ses objectifs en matière de contrôle des coûts l'an dernier, vise pour 2022 des coûts non récurrents identiques à ceux du quatrième trimestre annualisé, soit environ 622 millions d'euros.

Elle vise une croissance de 3% à 4% par an en moyenne de son chiffre d'affaires d'ici à 2024.

afp/rp