(Actualisé avec le Royaume-Uni et l'Espagne)

5 août (Reuters) - Principaux résultats définitifs des enquêtes IHS Markit auprès des directeurs d'achat du secteur des services en Europe:

* LA CROISSANCE DE LA ZONE EURO A ENCORE RALENTI EN JUILLET

LONDRES - La croissance de la zone euro a encore ralenti en juillet, la contraction qui s'aggrave dans le secteur manufacturier commençant à impacter le secteur des services, montrent les résultats définitifs, publiés lundi, de l'enquête mensuelle d'IHS Markit auprès des directeurs d'achat.

L'indice PMI composite, considéré comme un baromètre fiable de la croissance, a reculé à 51,5 en juillet, son plus bas niveau depuis trois mois, contre 52,2 le mois précédent.

Le chiffre définitif confirme l'estimation flash publiée le 24 juillet mais le PMI services a été revu à 53,2 contre 53,3 en estimation flash et 53,6 en juin.

L'indice PMI manufacturier, publié la semaine dernière, a reculé à 46,5, au plus bas depuis décembre 2012 et témoignant d'un sixième mois consécutif de contraction.

"Le secteur des service a continué de soutenir l'expansion de la zone euro à l'entame du troisième trimestre mais il y a des signes montrant que l'étendue de la contraction dans l'industrie commence à avoir des effets", a commenté Chris Williamson, chef économiste à IHS Markit.

Les données de l'enquête laissent prévoir à ce stade une croissance de l'ordre de 0,1%, a-t-il ajouté.

De fait, la demande pour les services s'est tassée et le sous-indice des nouvelles commandes à l'export - qui inclut les échanges au sein de la zone euro - a reculé à 49,2 contre 49,4.

Cela a affecté l'optimisme général des entreprises comme reflété par le sous-indice composite de la production future, tombé à un plus bas depuis octobre 2014 de 58,8 contre 59,2 en juin.

* LE SECTEUR PRIVÉ ALLEMAND À UN CREUX DEPUIS 2013

BERLIN - Le secteur privé allemand a connu en juillet son rythme d'activité le plus faible en plus de six ans, dénotant une entame difficile pour la croissance du troisième trimestre, selon les résultats définitifs de l'enquête d'IHS Markit auprès des directeurs d'achat publiés lundi.

L'indice composite, qui intègre les données des secteurs manufacturier et des services, a reculé à 50,9 en juin, son plus bas niveau depuis juin 2013, se rapprochant ainsi de la barre de 50,0 qui marque la frontière entre croissance et contraction.

En estimation flash le 24 juillet, il avait été annoncé à 51,4, contre 52,6 (définitif) en juin.

Dans les services, l'indice a baissé à 54,5, au plus bas depuis six mois, contre 55,8 en juin, compensant à peine la nouvelle contraction dans l'industrie où l'indice PMI est tombé à 43,2 comme annoncé le 1er août.

"On n'est encore qu'au tout début mais les données PMI suggèrent que l'économie va encore connaître un troisième trimestre difficile après la probable légère contraction du deuxième trimestre", a commenté Phil Smith, économiste chez IHS Markit. "Un nouvel affaiblissement des données dans les prochains mois témoignerait d'une légère récession technique", a-t-il ajouté, une récession technique étant définie par deux trimestres consécutifs de contraction.

Le produit intérieur brut du deuxième trimestre, que la Bundesbank attend en légère baisse après une croissance de 0,4% en janvier-mars, sera publié le 14 août.

* FRANCE - LA CROISSANCE DANS LES SERVICES RALENTIT

PARIS - Le rythme de croissance de l'activité dans les services en France a légèrement ralenti en juillet après trois mois de hausse mais l'emploi continue d'évoluer positivement dans le secteur et la confiance des chefs d'entreprise se renforce, selon la version définitive de l'indice IHS Markit publiée lundi.

L'indice PMI d'activité des services s'est établi à 52,6 le mois dernier, soit un niveau inférieur à celui de juin (52,9) mais sensiblement au-dessus de sa première estimation de 52,2 publiée le 24 juillet

Il évolue pour le quatrième mois consécutif au-dessus du seuil de 50 qui distingue croissance et contraction de l'activité.

L'indice composite, qui combine des éléments de l'indice des services et de celui du secteur manufacturier - dont l'activité s'est légèrement contractée en juillet - s'est quant à lui établi à 51,9, un peu au-dessus de son estimation "flash" de 51,7 mais en retrait par rapport à sa valeur de 52,7 en juin.

Bien qu'un peu moins dynamique qu'en juin, la croissance des services a été alimentée le mois dernier par une hausse des nouvelles commandes, notamment celles, pour le deuxième mois consécutif, en provenance de l'étranger.

De plus, l'emploi a progressé pour le 31e mois d'affilée, à un rythme par ailleurs plus soutenu que celui observé en juin, avec un taux de création de postes qui est au plus haut depuis octobre 2018.

Les dirigeants d'entreprise interrogés par Markit sont toujours optimistes sur leurs perspectives d'activité pour les 12 prochains mois, et ce dans une proportion plus élevée qu'en juin même si elle reste inférieure à sa moyenne de long terme.

* LE PMI SERVICES BRITANNIQUE SURPREND, À UN PIC DE 9 MOIS

LONDRES - La croissance dans le secteur britannique des services a accéléré en juillet pour atteindre un pic de neuf mois, un résultat inattendu qui pourrait apaiser les craintes de récession à l'approche du Brexit.

L'indice des directeurs d'achat IHS Markit/CIPS a atteint 51,4 contre 50,2, dépassant toutes les estimations des économistes interrogés par Reuters qui tablaient en moyenne sur un chiffre stable.

Malgré cette amélioration, l'indice PMI services reste nettement sous sa moyenne de long terme de 54,9 et l'économie n'est pas à l'abri d'une stagnation au troisième trimestre.

"Le tableau général est celui d'une économie qui parvient tout juste à éviter la récession et la performance de juillet se classe parmi les plus mauvaises depuis la crise financière mondiale de 2009", a commenté Chris Williamson, chef économiste chez IHS Markit. "Les services aux consommateurs ont été le secteur le plus performant, rappelant à quel point l'économie reste tributaire des dépenses de consommation."

La dépréciation de 4% de la livre sterling en juillet s'est traduite par un afflux des commandes à l'exportation, dont le sous-indice est au plus haut depuis septembre 2018, mais toutes les entreprises n'en ont pas profité dans les mêmes proportions.

Les indices PMI mesurant l'activité dans le secteur manufacturier et dans celui de la construction ont l'un comme l'autre montré des contractions en juillet.

* ITALIE-CROISSANCE PLUS FORTE QUE PRÉVU DANS LES SERVICES

ROME - Le secteur italien des services a enregistré en juillet une croissance plus forte que prévu pour le deuxième mois consécutif, laissant espérer une reprise modérée de la troisième économie de la zone euro, montrent les résultats de l'enquête IHS Markit auprès des directeurs d'achat.

L'indice PMI des services a atteint 51,7 contre 50,5 en juin, s'éloignant de la barre des 50 et s'inscrivant à son meilleur niveau depuis le mois de mars.

Huit économistes et analystes interrogés par Reuters le prévoyaient en moyenne à 50,6.

Le sous-indice des entrées de commandes a accéléré encore plus nettement à 52,6 contre 50,6 en juin.

Publié lundi, l'indice PMI du secteur manufacturier avait lui montré une contraction pour le dixième mois d'affilée, avec un indice à peine amélioré à 48,5 contre 48,4.

L'indice composite, qui intègre industrie et services, a progressé à 51,0 contre 50,1 en juin, témoignant d'une croissance modeste.

L'économie italienne a stagné au deuxième trimestre, selon la première estimation publiée la semaine dernière, et sa croissance est atone depuis cinq trimestres.

Le gouvernement de coalition formé par la Ligue d'extrême droite et le mouvement anti-système 5-Etoiles anticipe une croissance de 0,2% pour 2019 après celle de 0,9% réalisée en 2018.

* LA CROISSANCE RALENTIT DANS LES SERVICES EN ESPAGNE

MADRID - La croissance a ralenti dans le secteur espagnol des services en juillet, ce qui n'a pas empêché un rebond de l'emploi après le plus bas en 32 mois touché le mois précédent, montre l'enquête IHS Markit auprès des directeurs d'achat.

L'indice PMI couvrant les services, qui représentent environ la moitié du produit intérieur brut espagnol, a reflué à 52,9 contre 53,6 en juin, tout en se maintenant nettement au-dessus de la barre de 50 à partir de laquelle il rend compte d'une croissance.

"L'enquête de juillet montre que le coup de frein dans le secteur industriel impacte défavorablement l'économie des services", commente Paul Smith, directeur des études chez IHS Markit.

Publié jeudi, l'indice PMI du secteur manufacturier ne s'est que légèrement redressé en juillet, à 48,2, après son plus bas de plus de six ans de 47,9 touché en juin.

Le sous-indice de l'emploi dans les services a rebondi à 53,5 en juillet contre 52,2 en juin, un niveau qui marquait un plus bas depuis octobre 2016. (Bureaux européens de Reuters)