Bonjour à toutes et à tous et bienvenue.

Tout d'abord, quelques mots pour présenter le format de ces prévisions. Comme je vous l'ai annoncé en février dernier, la Commission européenne a décidé de revenir au calendrier des prévisions en vigueur jusqu'en 2012, donc avant nous, à savoir:

o des prévisions détaillées en mai et novembre, elles s'inscrivent dans le cadre du semestre européen et elles sont là pour soutenir les décisions budgétaires prévues par les règles; et puis ensuite

o des prévisions dites intermédiaires, publiées en février et donc aujourd'hui en juillet, qui sont des mises à jour pour les taux de croissance et d'inflation sans développer les données budgétaires.

Les prévisions d'aujourd'hui se concentrent donc sur la croissance du PIB et l'inflation, pour l'Union Européenne, la zone euro et l'ensemble des Etats membres pour 2018 et 2019.

Quels sont donc les principaux messages de ces prévisions d'été 2018?

D'abord, je crois que c'est important dans un moment où les interrogations affleurent et les préoccupations s'expriment, notre sentiment c'est que les fondamentaux de l'économie européenne restent solides et devraient favoriser la poursuite de l'expansion de l'activité économique. Nous prévoyons que la croissance en zone euro et dans l'UE atteigne 2.1% cette année et 2.0% en 2019.

Le rythme de croissance économique a ralenti pendant la première partie de l'année et a été en deçà de nos attentes. Ceci explique en partie la légère révision à la baisse de nos prévisions pour l'année 2018 par rapport au printemps.

Le marché de l'emploi pour sa part a continué de s'améliorer et cela devrait se poursuivre dans les trimestres à venir. Plus d'emplois, moins de chômage, c'est une bonne nouvelle pour les Européens. Et l'emploi est aussi un facteur essentiel de soutien à la consommation privée, qui demeure une clé pour la croissance européenne.

Autre donnée, la hausse des prix de l'énergie provoque une augmentation du niveau général des prix dans la zone euro, ce qui nous a conduit à réviser légèrement à la hausse nos prévisions d'inflation:

o pour la zone euro, à 1,7% cette année et en 2019;

o et pour l'Union Européenne, à 1,9% et 1,8% respectivement pour 2018 et 2019.

Enfin, dernier message clé; il est important de souligner que ces prévisions relativement favorables sont exposées à d'importants risques baissiers que nous ne voulons pas sous-estimer.

Et bien sûr, le risque principal concerne le commerce. Je veux m'arrêter ici une seconde pour dire que l'impact des mesures protectionnistes déjà mises en œuvre a été limitée et donc ne faisons pas comme si c'était là l'explication principale du léger tassement de nos prévisions.

Mais le risque d'escalade est bien présent et s'il se matérialisait, ce qui n'est pas encore le cas, il pourrait peser sur la croissance non seulement des économies européennes mais aussi de nos partenaires commerciaux, à commencer par les Etats-Unis, donc c'est un point de vigilance tout à fait important pour les temps qui viennent.

J'en viens maintenant aux détails.

La croissance européenne ralentirait cette année et l'année prochaine, après une année 2017 exceptionnelle, qui a enregistré la meilleure performance économique depuis 10 ans. Après cinq trimestres consécutifs de très forte expansion, le rythme de croissance a en effet ralenti au cours du premier trimestre.

Par la suite, la confiance des acteurs et l'activité économique n'ont pas rebondi au printemps - du fait des tensions commerciales avec les Etats-Unis, d'incertitudes politiques dans certains Etats-Membres et de prix du pétrole à la hausse.

Néanmoins nous estimons que les conditions favorables à une croissance solide, robuste, sont toujours en place. L'économie de la zone euro continue à nos yeux de bénéficier d'une politique monétaire accommodante, de l'amélioration des conditions sur le marché du travail, d'un niveau élevé de confiance - malgré la récente baisse à mais il faut toujours voir d'où on part, et l'on partait d'un niveau absolument record - et enfin d'un environnement externe qui reste porteur.

Globalement, l'économie européenne devrait continuer de croître en 2018, même si ce serait à un rythme moins soutenu qu'en 2017 et légèrement moins élevé que celui de nos prévisions de printemps. On s'attend à un léger ralentissement en 2019, comme prévu au printemps dernier. Des contraintes d'offres pèseraient graduellement sur le rythme de croissance, la demande externe ralentirait, et l'incertitude liée au Brexit pèsera également sur la confiance.

Les indicateurs du climat des affaires - ceux publiés par la Commission européenne tout comme les 'Purchasing Managers Index' publiés par Markit - ont baissé depuis le début de l'année.

Les enquêtes conjoncturelles suggèrent ainsi que le ralentissement de l'activité économique dans la zone euro s'est prolongé au deuxième trimestre. Et ce en dépit du fait que les facteurs temporaires qui ont limité la croissance au premier trimestre ont pour la plupart disparu.

Comment interpréter cette baisse de la confiance? Cela pourrait être liée aux tensions commerciales de cette même période.

Ces indicateurs de confiance économiques restent toutefois à un niveau encore élevé et tout à fait compatible avec la poursuite de l'expansion économique.

Je le disais il y a quelques instants l'activité économique de la zone euro continue de bénéficier de conditions monétaires accommodantes. Dans l'UE et en particulier dans la zone euro, les coûts de financement restent faibles tant pour les entreprises que pour les gouvernements, et ce, malgré les perspectives de retrait progressif des mesures de stimulus monétaire communiquées par la BCE.

L'activité économique mondiale reste solide, mais avec des taux de croissance de plus en plus différents selon les pays et les régions du globe. Il y a une hétérogénéité croissante qui se fait jour.

Au premier trimestre de 2018, nous constatons que la croissance a quelque peu ralenti dans les économies avancées alors qu'elle a accéléré dans les pays émergents. Des divergences sont également apparues au sein des économies émergentes avec une croissance robuste en Asie, tirée par la Chine et l'Inde, et des performances économiques en revanche en dessous des attentes dans d'autres économies émergentes, en Afrique du Sud ou au Brésil par exemple.

Compte tenu des tensions actuelles en matière de politique commerciale, une grande incertitude pèse sur l'évolution de la demande extérieure. En revanche, l'impact direct des mesures protectionnistes déjà adoptées jusqu'à présent, c'est un message important, reste limité. Dans ce contexte, nos prévisions restent celles d'une expansion du commerce mondial cette année et l'année suivante, ce qui assurerait une demande continue de nos partenaires commerciaux pour les biens et services européens. C'est évidemment un moteur important pour la croissance.

Au total, nos prévisions de croissance de l'économie mondiale - hors UE - restent inchangées par rapport au printemps à 4,2% pour 2018, malgré des révisions à la baisse significatives pour l'Amérique latine. Pour 2019, nous prévoyons une croissance un peu plus modeste, mais tout de même robuste, de 4,1%.

Oil prices surged in May, driven by strong demand and tightening supplies. However, they levelled off slightly and temporarily in June after OPEC and Russia signalled their willingness to increase oil supplies with immediate effect.

Price volatility around current high levels is expected to persist for the remainder of 2018, as geopolitical tensions and potential supply disruptions remain unpredictable and existing stocks have declined.

Based on futures markets, the average oil price is assumed to be 33% higher this year compared to 2017. In euro terms, given the euro's recent depreciation vis-à-vis the US dollar, this leads to an upward price revision, compared to the assumption in our spring forecast, of 10% in 2018 and nearly 17% in 2019.

This increase in oil prices is set to weigh on economic activity over the forecast horizon mainly due to the dampening impact it could have on households' purchasing power.

Financial markets have taken a more cautious and a bit more hectic tone recently, reflecting investor concerns about the adverse effects of trade tensions, upside pressure on oil prices and the further expected rise in US interest rates.

But overall, markets are showing resilience to rising risks, particularly related to trade. Equity markets have moved sideways since the start of the year, while sovereign spreads in the euro area remained on a downward trend, with the exception of Italy.

Overall, economic growth in 2018 is forecast to be the strongest in central and eastern Europe, the Baltics and some southern European countries.

Most western European economies are recording growth rates below the EU average of 2.1% with the exception of the Netherlands and Austria.

Among the five largest EU economies, GDP growth in 2018 is expected to be above the EU average only in Spain.

Growth in Germany is now expected at 1.9% for both 2018 [-0.4pp] and 2019 [-0.2pp]. The downward revision for this year is linked to a weaker than expected start to the year with, in particular, a negative contribution of net exports.

En France, l'activité économique devrait ralentir avec une croissance de 1.7% en 2018 [-0.3pp], notamment sous l'effet d'un premier trimestre particulièrement décevant. Une croissance économique similaire est prévue pour 2019, là encore1,7%, [-0.1pp] grâce à un léger rebond attendu à partir de mi-2018.

The Italian growth rate is expected to ease to 1.3% in 2018 [-0.2pp] and 1.1% in 2019 [-0.1pp]. Domestic demand is expected to remain the main growth driver amid a more challenging external environment.

In Spain, growth is expected to remain strong at 2.8% [-0.1pp] in 2018 before decelerating slightly to 2.4% in 2019, but, clearly, above the average. The main drivers of growth are private consumption and construction investment.

Finally, the UK economy is also expected to slow, with projected growth of 1.3% [-0.2pp] for 2018 and 1.2% in 2019, making the UK one of the slowest growing EU economies. Business investment growth is for instance projected to remain weak, as the UK's future trading relationship with the EU remains uncertain. Let me recall that our forecast for next year is based on a purely technical assumption of status quo in terms of trading relations between the EU27 and the UK.

Headline inflation in the euro area edged up notably in the second quarter of 2018 on the back of high energy prices. It is estimated to have reached 2% in June.

Meanwhile, core inflation - which excludes volatile energy and unprocessed food prices - remained overall muted in the first half of the year. This relative weakness reflected the lagged negative impact of a prolonged period of low inflation and past weak wages dynamics.

Looking forward, core inflation pressures are expected to rise gradually over this year and next year, on the back of a pick-up in wage developments as labour markets progressively tighten further.

As a result, and on the back of the rise in oil prices since the spring, inflation this year is forecast to average 1.9% in the EU and 1.7% in the euro area. This represents an upward revision of 0.2 percentage points in both areas since spring.

The forecast for 2019 has been revised slightly up for the euro area to 1.7% (by 0.1 percentage points) but remains unchanged at 1.8% for the EU as a whole.

The risks to this forecast are mainly on the external side and concern three elements:

o a possible further escalation of trade disputes driven by the US;

o the potentially disruptive effect of tighter financial conditions and higher financial-market volatility that could impact financing conditions also in the euro area;

o and increased imbalances stemming from the highly pro‑cyclical fiscal policy in the US.

Also political and policy uncertainty in a number of EU countries remain prominent as well as political and geopolitical tensions outside Europe.

Let me come back to the trade tensions that are at the centre of our risk assessment. As I mentioned earlier, this forecast takes into account what is already implemented, but several additional protectionist measures are being considered and would probably trigger retaliation if implemented.

In the near term, trade disputes could have a sizeable indirect impact on global and domestic investment through confidence effects and increased uncertainty. Softer confidence in the first half of the year already suggests that the impact could take place even before the actual enactment of specific trade restrictive measures.

In the longer term, the European and global economy would also likely suffer from a further undermining of open rules-based multilateralism, this is why we are so attached to these rules.

Overall, it is clear that further escalating trade conflicts would negatively affect welfare in all countries involved. Protectionism is good for no one - and trade wars are bad for everyone, they produce no winners, but only casualties and losses for our economies and this means also for our citizens. It is not reasonable nor rationale.

In conclusion, in spite of these significant downside risks, let me again stress that the European economic fundamentals are strong and that our economy has proven resilient so far and our central scenario remains one of continued economic expansion, even if it is at a slightly lower pace.

And now, I am ready to take your questions.

La Sté European Commission a publié ce contenu, le 12 juillet 2018, et est seule responsable des informations qui y sont renfermées.
Les contenus ont été diffusés par Public non remaniés et non révisés, le12 juillet 2018 11:33:08 UTC.

Document originalhttp://europa.eu/rapid/press-release_SPEECH-18-4485_en.htm

Public permalinkhttp://www.publicnow.com/view/F28501CE495FC44D9C06EFA22B5E2C9EB96B454A