NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--La banque centrale américaine ne devrait pas modifier sa politique monétaire tant qu'elle n'aura pas de "signes évidents" d'un renforcement des salaires et des pressions sur les prix aux Etats-Unis, a jugé lundi le président de la Réserve fédérale (Fed) de Chicago, Charles Evans.

"Nous devrions éviter de prendre des mesures de politique monétaire qui pourraient être mal interprétées et prises pour une absence de préoccupations concernant les perspectives d'inflation", a indiqué Charles Evans lors d'une conférence à l'Economic Club de Grands Rapids dans le Michigan.

"Il y a peu d'éléments au sein des récents indicateurs qui suggèrent que l'inflation remontera rapidement vers l'objectif" a-t-il également avancé.

Depuis plusieurs mois, la faiblesse de l'inflation aux Etats-Unis préoccupe plusieurs membres de la Fed, qui a pour objectif le plein emploi et une inflation à 2%. Défalqué des secteurs volatils de l'alimentation et de l'énergie, l'indicateur préféré de la banque centrale pour jauger l'inflation est ressorti en hausse de seulement 1,4% en juillet, contre 1,9% en janvier.

D'après Charles Evans, un relèvement des taux dans les conditions d'inflation actuelles pourrait même retarder l'atteinte de l'objectif de 2%. Charles Evans a notamment rappelé que l'inflation était restée "de manière quasi-continue" sous le seuil de 2% depuis 2008, ce qui a poussé de nombreuses personnes à considérer qu'elle resterait désormais limitée.

"Je crains que la faiblesse des anticipations d'inflation conduise à un maintien de l'inflation à un nivau bas pendant un certain temps", a-t-il ajouté. La faiblesse des anticipations d'inflation est d'après lui la raison de la faible croissance des salaires.

Charles Evans est l'un des membres de la Fed les plus favorables à une politique très accommodante sur le plan monétaire ("colombe"). Il a participé la semaine dernière au vote sur les taux lors de la réunion de la banque centrale américaine, à l'issue de laquelle la Fed avait laissé la porte ouverte à une troisième hausse des taux cette année, après celles survenues en mars puis en juin. Le comité de politique monétaire (FOMC) de la banque centrale se réunira encore deux fois d'ici à la fin 2017, les 31 octobre et 1er novembre, puis les 12 et 13 décembre.

-Greg Robb, The Wall Street Journal (Version française Jérôme Batteau) ed : CLE