GRAND RAPIDS, Michigan, 25 septembre (Reuters) - La Réserve fédérale devrait attendre d'avoir des preuves tangibles de hausse des prix et des salaires avant de relever encore ses taux d'intérêt, a estimé lundi Charles Evans, le président de la Fed de Chicago, en ajoutant qu'un resserrement trop hâtif constituerait un "faux-pas".

Evans, qui dispose d'un droit de vote aux réunions du comité de politique monétaire (Fomc) cette année, s'est dit globalement d'accord avec ses collègues qui voient l'objectif des fed funds monter à environ 2,7% d'ici deux ans, contre un niveau de 1,0-1,25% actuellement.

Mais l'inflation, actuellement à 1,4% telle que définie par l'indice PCE Core, la mesure privilégiée de la Fed, reste trop loin de l'objectif de 2% de la banque centrale, a-t-il estimé.

"Il nous faut voir des signes clairs de hausse des salaires et des pressions sur les prix avant de décider de la prochaine étape du retrait de l'accommmodation", a dit Charles Evans selon le texte d'un discours devant être lu devant l'Economic Club de Grand Rapids, dans le Michigan. "Une approche progressive et prudente reste la bonne stratégie."

Ses propos contrastent avec le ton confiant adopté par William Dudley, le président de la Fed de New York, qui un peu plus tôt a jugé que les facteurs ayant déprimé l'inflation étaient en train de s'estomper.

La Fed a ouvert la porte la semaine dernière à une troisième hausse de taux cette année et à trois autres l'an prochain, la présidente Janet Yellen se disant confiante dans le retour de l'inflation à un niveau de 2% d'ici 2019.

Evans s'est dit moins optimiste sur l'inflation. Le retour à l'objectif de 2% à moyen terme suppose une politique qui génère au moins la possibilité d'une inflation supérieure à 2%, a-t-il expliqué. "Nous devrions éviter de prendre des mesures de politique (monétaire) qui pourraient être interprétées à tort comme une absence d'inquiétude sur les perspectives d'inflation", a-t-il dit. "De mon point de vue, cela serait un faux-pas qui pourrait retarder encore l'atteinte de notre objectif d'inflation." (Ann Saphir, Véronique Tison pour le service français)