par Michel Rose

PARIS, 22 juillet (Reuters) - Le secrétaire d'Etat français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, a exclu jeudi de renégocier le protocole nord-irlandais prévu par l'accord de Brexit signé par le Royaume-Uni avec l'Union européenne, décrivant Londres comme "un partenaire qui ne veut pas respecter ses engagements".

Le Royaume-Uni a réclamé mercredi un nouvel accord à l'Union européenne pour surmonter les problèmes commerciaux liés à l'Irlande du Nord et n'a pas exclu de prendre des initiatives unilatérales qui s'éloigneraient de l'accord sur le Brexit conclu l'an dernier.

Aux yeux de Londres, Bruxelles adopte une position trop puriste, ou légaliste, dans l'interprétation des termes de l'accord concernant le transfert de certains biens et marchandises entre le Royaume-Uni et l'Irlande du Nord.

Plus tôt dans la journée, la Commission européenne a exprimé son refus de renégocier l'accord, promettant toutefois de chercher des solutions "créatives" dans la mise en oeuvre du protocole nord-irlandais.

La première réponse de Paris aux demandes britanniques montre cependant que certains membres de l'UE perdent patience avec Londres.

"L'Union européenne consacre depuis cinq ans ses jours et ses nuits à chercher des solutions pragmatiques avec le Royaume-Uni", a déclaré Clément Beaune à Reuters. "L'histoire d'une Europe rigide et dogmatique est une fable".

Paris a adopté de longue date une ligne dure dans les négociations sur le Brexit, exprimant souvent à voix haute ce que d'autres membres du bloc communautaire disaient en privé.

"Nous travaillons encore depuis des mois à faire fonctionner un protocole qui a été demandé par le gouvernement britannique et voté par le Parlement britannique", a dit Clément Beaune, proche du président français Emmanuel Macron et au fait des négociations sur le Brexit depuis le début de celles-ci.

"Nous pouvons encore travailler à des solutions pratiques, mais pas vider le protocole de sa substance ou le renégocier. Et comment renégocier en confiance avec un partenaire qui ne veut pas respecter ses propres engagements ?", a-t-il ajouté. (Reportage Michel Rose; version française Jean Terzian et Jean-Stéphane Brosse)