NEW YORK, 23 novembre (Reuters) - L'administration de Donald Trump est sur le point de déclarer que 89 entreprises chinoises ont des liens avec l'armée de la République populaire et va leur interdire d'acheter un éventail de technologies et produits américains, selon un projet de liste que Reuters a pu consulter.

Cette liste, si elle venait à être publiée, pourrait exacerber les tensions commerciales entre Washington et Pékin ainsi que nuire aux compagnies américaines qui vendent des pièces et composants pour l'aviation civile à la Chine, entre autres industries.

Un porte-parole du département américain du Commerce, qui a rédigé la liste, a décliné une demande de commentaire. Aucun commentaire n'a été obtenu dans l'immédiat auprès du ministère chinois des Affaires étrangères.

L'avionneur chinois Comac (Commercial Aircraft Corp of China), fer de lance des efforts de Pékin pour concurrencer Boeing et Airbus, se trouve sur la liste, de même qu'Avic (Aviation Corporation of China) et dix entités liées.

La liste figure dans un projet de règlementation identifiant des entreprises chinoises et russes que les Etats-Unis considèrent comme "à usage final militaire", une désignation signifiant que les fournisseurs américains doivent obtenir des licences pour vendre à ces entreprises un large éventail de produits disponibles dans le commerce.

D'après le document, les demandes pour de telles licences devraient le plus souvent être refusées.

Ces derniers mois, Donald Trump a intensifié les actions contre la Chine. Le président américain a dévoilé il y a dix jours un décret présidentiel interdisant les investissements américains dans les entreprises considérées comme détenues ou contrôlées par l'armée chinoise.

En avril dernier, le département américain du Commerce a élaboré une règlementation plus stricte afin d'empêcher la Chine d'obtenir à des fins commerciales des technologies américaines avancées pour les détourner ensuite à un usage militaire. (Karen Freifeld à New York, avec Tim Hepher à Paris et David Shepardson à Washington; version française Jean Terzian)