Washington (awp/afp) - Le FMI a annoncé lundi avoir maintenu sa prévision de croissance mondiale à 3,9% pour 2018 mais il prévient que le conflit commercial entre les Etats-Unis et ses partenaires pourrait la compromettre à brève échéance.

"Le risque que les tensions commerciales actuelles s'intensifient encore - avec un impact négatif sur la confiance, les marchés et l'investissement - représente à court terme la menace la plus grande pour la croissance mondiale", a résumé Maurice Obstfeld, économiste en chef du FMI.

La prévision mondiale, également inchangée pour 2019 par rapport aux prévisions de printemps, cache de grandes disparités puisque le Fonds a abaissé celle des pays avancés dont le Japon, l'Allemagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni.

Pour le moment, la projection de croissance des deux premières économies du monde- les Etats-Unis et la Chine au coeur d'une guerre commerciale sans merci, reste, elle, inchangée pour cette année.

Dans le détail, le FMI estime désormais que la croissance des pays avancés devrait s'établir à 2,4% (-O,1 point) avec les Etats-Unis faisant la course en tête (+2,9%) grâce à la réforme fiscale adoptée fin 2017 qui s'est traduite par une baisse d'impôts pour les ménages et les entreprises.

Le Fonds a abaissé encore davantage sa prévision pour la zone euro (-0,2 point à 2,2%) avec des estimations moins optimistes pour l'Allemagne (-O,3 point à 2,2%), la France (-0,3 point à 1,8%) et l'Italie (-0,3 point à 1,2%). L'institution constate "un ralentissement de l'activité économique plus marqué que prévu au premier trimestre" pour les deux premiers et les incertitudes politiques qui ont pesé en Italie.

Le Japon, dont la croissance devrait s'établir à 1% (-0,2 point), a, lui, enregistré une consommation et des investissements atones au premier trimestre. Toutefois, note le FMI, l'économie devrait se renforcer le reste de l'année.

S'agissant du Royaume-Uni (-0,2 point à 1,4%), les termes du "Brexit" demeurent confus "en dépit de mois de discussions", note Maurice Obstfeld.

Le chef économiste relève par ailleurs que des ruptures d'approvisionnement et les tensions géopolitiques ont contribué à faire grimper le prix du pétrole, ce qui bénéficie aux pays exportateurs comme la Russie ou les pays pétroliers du Moyen-Orient mais a pénalisé des importateurs tels que l'Inde dont la croissance est désormais estimée à 7,3% (-0,1 point).

En ce qui concerne la région Amérique latine et Caraïbes, le Fonds monétaire se montre nettement moins optimiste avec une prévision de 1,6%, soit 0,4 point de moins que lors de sa prévision de printemps.

Cette nouvelle estimation reflète les difficultés de deux économies clés de la région, l'Argentine et le Brésil. La première a d'ailleurs obtenu récemment une aide financière du FMI. La seconde pâtit des effets de grèves et de l'incertitude politique.

afp/buc