À Paris, le CAC 40 affiche en clôture un recul de 5,94% (236,94 points) à 3.754,84 points. A Londres, le FTSE 100 a perdu 4,05% et à Francfort, le Dax a reculé de 5,56%.

L'indice EuroStoxx 50 a cédé 5,72%, le FTSEurofirst 300 4,13% et le Stoxx 600 3,92%.

Ce dernier reste au-dessus du plus bas de plus de sept ans touché lundi mais accuse toujours un repli de plus de 35% par rapport à son record de la mi-février.

Ni les déclarations de la Banque centrale européenne (BCE) sur sa volonté de prendre des mesures supplémentaires en cas de besoin ni la présentation par Donald Trump d'un plan de soutien à l'économie américaine de quelque 1.000 milliards de dollars n'ont permis d'inverser la tendance.

VALEURS

La chute des cours du pétrole, qui s'est amplifiée au fil des heures, a été le principal contributeur à la baisse générale: l'indice Stoxx du pétrole et du gaz a abandonné 9,8%, Total a chuté de 13,34%, Royal Dutch Shell de 10,11% et BP de 9,99%.

Mais le secteur aéronautique a lui aussi souffert après l'appel à l'aide lancé par Boeing aux autorités fédérales américaines et des commentaires négatifs de JPMorgan sur les perspectives du secteur de l'aéronautique avec la chute du trafic aérien.

Airbus a plongé de 22,17%, Safran 22,87% et le motoriste Rolls-Royce 10,84%.

A WALL STREET

Wall Street a effacé tous les gains engrangés mardi et vers 17h00 GMT, le Standard & Poor's 500 perdait 7%, ce qui a activé une suspension des échanges. Le Dow Jones cédait alors 7,82% et le Nasdaq Composite 5,8%.

Parmi les valeurs les plus durement touchées, Boeing chutait de plus de 18% et United Technologies de plus de 21% tandis que le pétrolier Chevron perdait près de 12%.

CHANGES

Sur le marché des devises, le dollar bondit à son plus haut niveau depuis trois ans face à un panier de devises de référence (+2,08%), profitant à plein de son statut de monnaie la plus liquide du monde.

Le billet vert se dirige ainsi vers sa plus forte hausse sur une séance depuis le 24 juin 2016, lendemain du référendum britannique qui a ouvert la voie au Brexit.

Parmi les victimes de ce repli sur le dollar, l'euro retombe à 1,081, au plus bas depuis trois semaines.

De son côté, la livre sterling abandonne 4% face au dollar, à un plus bas historique de 1,1452.

TAUX

La journée a été chahutée aussi sur les marchés obligataires avec une remontée rapide des rendements des emprunts d'Etat de la zone euro, Allemagne incluse, un mouvement alimenté par la perspective d'un creusement des déficits et d'une augmentation des dettes publiques.

Le rendement du Bund à dix ans, référence pour la région, a pris jusqu'à 20 points, sa plus forte hausse sur une séance depuis la crise financière, pour atteindre -0,2% avant de revenir autour de -0,23%.

Son équivalent français a quant à lui brièvement dépassé 0,5% pour la première fois depuis un an.

Les rendements italiens restent quant à eux sous tension, à plus de 2,4% pour le dix ans, même si leur envolée a été freinée par des informations de Bloomberg News selon lesquelles les dirigeants de l'Union européenne étudient un projet qui pourrait conduire la Banque centrale européenne (BCE) à des achats exceptionnels de titres.

Le spread (écart de rendement) Italie-Allemagne est ainsi revenu autour de 260 points de base après un pic à 320 points.

PÉTROLE

La chute des cours du baril s'est accélérée après la publication d'une étude de Goldman Sachs selon laquelle les mesures de confinement un peu partout dans le monde pourraient réduire la demande mondiale de huit à neuf millions de barils par jour (bpj) d'ici fin mars et de 1,1 million de bpj sur l'ensemble de l'année, ce qui serait du jamais vu.

Le Brent perd 11,1% à 25,54 dollars le baril après un plus bas à 25,23 dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 17,55% à 22,22 dollars après avoir touché, à 22,04 dollars, son plus bas niveau depuis fin 2003.

(Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand