Londres (awp/afp) - L'enseigne de produits pour bébés Mothercare a annoncé lundi la faillite de ses activités au Royaume-Uni où elle compte 79 magasins, menaçant plus de 2000 emplois et illustrant les difficultés du commerce physique dans le pays.

Le groupe s'apprête à placer ces activités sous le régime des faillites britannique, a-t-il annoncé dans un communiqué, en raison des pertes enregistrées par les magasins et son incapacité à trouver un repreneur.

Mothercare, avec plus de 1000 magasins dans le monde, a réalisé un profit de 28,3 millions de livres pour l'année achevée fin mars, mais ses opérations au Royaume-Uni ont dégagé une perte de 36,3 millions sur la période.

L'enseigne précise que ces magasins resteront ouvert pour l'heure et n'a pas évoqué l'impact en termes d'emplois.

Elle avait déjà mis en place un plan de restructuration avec la fermeture de quelque 55 magasins britanniques lors de l'année écoulée, en espérant pouvoir relancer ses activités dans le pays.

Son cours de Bourse s'effondrait quant à lui de 27,26% à 8,22 pence vers 10h30 GMT sur le marché londonien.

"Sur le papier, le modèle d'activité de Mothercare devrait être un succès. C'est un groupe qui n'a pas à s'inquiéter d'une disparition de ses clients puisque la population continue de croître", observe Russ Mould, analyste chez AJ Bell.

Mais "il n'a pas assez investi d'argent dans ses opérations en ligne de manière à concurrencer Amazon et d'autres distributeurs", prévient-il, ajoutant que de nombreux clients se plaignent d'un mauvais service ou de l'indisponibilité de produits.

Les déboires de Mothercare illustrent la grave crise traversée par le commerce physique au Royaume-Uni où de nombreuses enseignes font faillite ou se restructurent compte tenu du changement d'habitude de consommation et de l'essor des achats sur internet.

Ces distributeurs font les frais également de la prudence des consommateurs en raison du Brexit ou encore d'une hausse des coûts du personnel, des loyers et des taxes.

Parmi les faillites retentissantes depuis un an, figurent le voyagiste Thomas Cook, les grands magasins Debenhams repris par les créanciers, la chaîne britannique de salons de thé Patisserie Valerie, les restaurants du célèbre chef britannique Jamie Oliver ou encore la chaîne de magasins de vêtements Bonmarché.

afp/buc