Washington (awp/afp) - Le président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell, a reconnu vendredi que les prévisions de décisions sur les taux d'intérêt des membres du Comité monétaire (FOMC) semaient parfois une "confusion" qu'il va falloir corriger.

Ces projections, appelées "dot-plot", parce qu'elles se présentent comme des "points" sur un tableau, représentent le niveau des taux d'intérêt anticipés par les membres du Comité monétaire (votants ou non), dans un horizon de trois ans.

Les acteurs sur les marchés financiers se focalisent souvent sur ces points de projections qui n'engagent pourtant formellement personne mais dont la moyenne donne une idée de l'évolution à venir de la politique monétaire.

Dans le cas présent, depuis le début de l'année, il existe un décalage entre le tableau des projections et le message de la Banque centrale. Depuis fin janvier, la Fed a en effet assuré qu'elle serait désormais patiente sur les hausses de taux, alors que la moyenne des projections prévoit toujours au moins deux hausses de taux cette année en moyenne.

"Nous devons trouver un autre moyen de résoudre la confusion collatérale apportée parfois par les +dots+", a admis M. Powell dans un discours à Stanford (Californie).

"Pour moi, le tableau de points peut être un élément constructif de la politique de communication", a-t-il indiqué, semblant être favorable au maintien de la publication de ces projections individuelles des membres de la Fed.

Mais "nous devons explorer des moyens pour mieux faire comprendre le rôle de ces projections", a-t-il poursuivi s'appuyant sur deux photos d'une peinture du pointilliste Georges Seurat.

Il a choisi une photo de détail où on ne voit que des points et dont "le sens n'est pas clair" accompagnée d'une photo du tableau entier ("Un dimanche après-midi à l'île de la Grande Jatte") qui montre que "quand on se focalise sur quelques points seulement, on rate la vision d'ensemble".

Sous la houlette de Jerome Powell, un ancien banquier non-économiste de profession, la Fed a entamé une refonte de sa communication et de certains modes opératoires. "Nous ne cherchons pas des changements légaux ou fondamentaux, ni le changement de l'objectif de 2% d'inflation", a-t-il affirmé mais le processus "va ressembler davantage à une évolution qu'une révolution", a-t-il indiqué.

afp/rp