Milan (awp/afp) - La famille de la maison de mode italienne Salvatore Ferragamo a cédé ces dernières heures 3,5% du capital, une nouvelle qui a entraîné mercredi une chute du titre de plus de 7% à la Bourse de Milan.

La famille détient désormais quelque 54,3% de la maison de mode, contre 57,8% précédemment.

La cession a été réalisée avec une procédure accélérée, à marché fermé, auprès d'investisseurs institutionnels, lors d'une opération menée par la banque américaine Goldman Sachs, qui l'a annoncée.

D'après les médias, citant des traders, elle a été effectuée à un prix de 23,25 euros par action, soit un rabais de 5,2% par rapport à la cotation à la clôture de mardi soir.

Mercredi à la mi-journée, le titre cédait 7,38% à 22,72 euros, dans un marché en hausse de 0,5%.

"Nous estimons que ce placement est lié à une question interne à la famille. Fulvia Ferragamo, fille du fondateur et actionnaire de Ferragamo Finanziara, est décédée en avril", écrivent les analystes de Fidentiis, estimant que "l'argent encaissé servira à réévaluer la part des membres de la famille à l'intérieur de la holding, par exemple avec un rachat d'une partie de la participation de Mme Ferragamo".

Ces analystes estiment que la maison de mode, qui connaît des difficultés, "a besoin d'un nouveau directeur général au plus vite".

L'an passé, la maison florentine a vu son bénéfice net reculer de 42,4% et son chiffre d'affaires de 3,1%, et les trois premiers mois de l'année n'ont guère été plus brillants, avec un recul de 18,8% du bénéfice net et de 1,7% des ventes.

En pleine difficulté, Ferragamo s'est séparé le 8 mars de son directeur général, Eraldo Poletto, arrivé à la tête du groupe un an et demi plus tôt. Elle est toujours à la recherche de son successeur.

La maison, détenue encore majoritairement par la famille Ferragamo, est présidée par Ferrucio Ferragamo, qui assume aussi, depuis mars, les fonctions exécutives.

Le groupe de luxe a lancé depuis 2016 un profond processus de réorganisation. Il entend notamment se renforcer sur des catégories de produits où il est aujourd'hui plus faible, comme les sacs, les accessoires et l'habillement, tout en consolidant son leadership dans les chaussures.

L'annonce de cette vente de participation "éloigne l'hypothèse d'opérations de M&A (fusions/acquisitions) sur le court terme (une hypothèse quoiqu'il en soit peu probable selon nous). Le moment de cette vente paraît cohérent avec notre idée selon laquelle les chiffres du deuxième trimestre ne donneront pas encore de claire preuve du redressement, avec (notamment) une détérioration de la profitabilité", écrivent les analystes d'Equita.

La plupart des analystes jugent le titre actuellement surévalué --pour Mediobanca, le prix objectif est de 17,45 euros, pour Banca Akros de 21,6 euros -- et certains investisseurs peuvent estimer que c'est "le bon niveau pour encaisser des profits", affirment les analystes de Mainfirst.

afp/rp