Fidelity attend avec intérêt la réunion de la BCE
En soutien, Peter Praet, le chef économiste de l'institution, a réitéré peu ou prou le même propos ajoutant que le conseil de jeudi sera sur ce point important. Alors que l'instance a déjà réduit ses rachats depuis janvier, quel est le motif de ces déclarations aussi mélodieuses que le crissement d'une craie sur un tableau ? D'autant plus désagréables qu'elles ont mis les marchés en émoi.
Outre la hausse générale du rendement des emprunts d'État, la tendance la plus remarquable a bien sûr été le rebond de l'euro - succinctement repassé au-dessus de 1,18 dollar - anéantissant l'espoir de voir sa récente décrue redonner des couleurs à l'activité en zone euro.
Car Weidmann et Praet - rabat-joies du moment - ont beau rappeler que la fête est finie, leur message ne semble pas très à propos, estime David Ganozzi, chez Fidelity.
Depuis le début de l'année, l'activité en Europe perd de son élan, freinée en partie par un euro fort. Parallèlement, l'intégralité du rebond (1,9 %) de l'inflation en mai est à attribuer à la hausse du pétrole. Retraitée des composantes volatiles, l'inflation de base - habituel sextant de la BCE - n'est que de 1,3 %.
Or, souligne David Ganozzi, difficile de croire que le patron de la Bundesbank et le chef économiste de la BCE ont, sur le sujet, une opinion à géométrie variable.
En réalité, cet épisode paraît avoir une portée plus politique et répondre aux velléités de laxisme budgétaire prôné par le nouveau gouvernement italien. À moins d'y voir la volonté de mettre Mario Draghi sous pression à l'heure où la conjoncture pourrait le convaincre de prolonger le QE ? Une chose est sûre : pour une fois depuis quelques temps, la réunion de la BCE, jeudi prochain, ne manquera pas d'intérêt, conclut David Ganozzi.