par Valerie Volcovici

3 juin (Reuters) - Près de 170 pays, réunis cette semaine à Paris pour la deuxième session de négociations sur le tout premier traité mondial de lutte contre la pollution plastique, sont convenus de présenter une première version du texte d'ici la fin de l'année prochaine.

Des organisations non gouvernementales (ONG), des représentants d'entreprises et les délégations de quelque 175 pays ont participé aux négociations, organisées cette semaine à Paris sous l'égide des Nations unies (Onu), qui visaient à définir les premiers contours d'un traité contraignant sur la pollution plastique.

Les discussions ont d'abord porté sur des questions de procédure, avant que les délégations ne se divisent en deux groupes pour étudier quelles mesures de contrôle pouvaient être prises afin de mettre fin à la pollution plastique, et de déterminer s'il fallait développer des plans à l'échelle nationale ou fixer des objectifs mondiaux pour résoudre le problème.

Les pays sont convenus vendredi de préparer un "projet zéro", un texte, qui deviendrait, à terme, un traité juridiquement contraignant sur les plastiques.

Ils ont également décidé de travailler sur des questions comme le champ d'application du texte ou ses principes futurs entre les cycles de négociations.

Le texte de ce "projet zéro" devrait présenter les diverses options formulées après avoir entendu les positions des différents pays d'ici le début du prochain cycle de négociations, qui se tiendra en novembre au Kenya.

"A l'ouverture de cette réunion, je vous ai demandé de faire en sorte que Paris compte. Vous l'avez fait en mandatant un projet zéro et des travaux entre les réunions", a déclaré Jyoti Mathur-Filipp, la secrétaire exécutive du Comité intergouvernemental de négociation (CIN) de l'Onu sur la pollution plastique.

Les négociations ont tout d'abord été ralenties, alors que plus de deux jours ont été consacrés aux règles de procédure des discussions.

L'Arabie saoudite, la Russie et la Chine se sont opposées à ce que les décisions soient adoptées par un vote à la majorité plutôt que par consensus. Une adoption par consensus permettrait à un petit groupe de pays, voire à un seul, de bloquer un vote.

L'organisation écologiste Greenpeace a estimé dans un communiqué que les pays producteurs de pétrole et l'industrie des énergies fossiles redoublaient d'efforts pour affaiblir le texte et retarder le processus.

"Même si certaines discussions importantes ont eu lieu, le travail qui reste à accomplir est gigantesque", a déclaré Joëlle Hérin, experte en consommation et en économie circulaire pour Greenpeace Suisse.

"La pollution plastique et la crise climatique sont les deux faces d'une même médaille. Le traité international sur les plastiques doit permettre de réduire massivement la production", a-t-elle ajouté.

Selon Joëlle Hérin, réduire la production de plastique est indispensable pour contenir le réchauffement climatique sous 1,5°C.

"Sans limitation drastique des niveaux de production, le traité sera un échec", a-t-elle estimé.

(Reportage Valerie Volcovici à Washington, avec la contribution de Clotaire Achi à Paris; version française Camille Raynaud)