WASHINGTON/BUENOS AIRES, 16 juin (Reuters) - La Cour suprême américaine a fait savoir lundi qu'elle avait refusé d'examiner l'appel de l'Argentine qui l'avait saisie après avoir été condamnée à rembourser 1,33 milliard de dollars à des fonds spéculatifs ayant refusé la restructuration de sa dette après son défaut survenu au début des années 2000.

L'Argentine avait prévenu à plusieurs reprise d'un nouveau risque de défaut si elle devait se plier à cette obligation et les marchés financiers argentins ont dévissé après cette annonce.

L'indice Merval de la Bourse de Buenos Aires a plongé de plus de 6% dans les premiers échanges entraînant dans son sillage les autres places latino-américaines.

Le risque sur la dette argentine mesuré par l'indice JP Morgan EMBI+ a bondi de plus de 100 points de base. Dans les transactions non officielles, le peso argentin a chuté de plus de 2,30% contre le dollar.

Aucun responsible gouvernemental n'était disponible dans l'immédiat pour commenter la décision de la Cour suprême américaine mais la présidente argentine Cristina Fernandez interviendra lors d'une allocution télévisée, a rapporté l'agence publique argentine Telam.

Après le défaut du pays sur un montant record de 100 milliards de dollars d'emprunts souverains en 2001-2002, 93% des créanciers avaient accepté les restructurations de dette de 2005 et 2010 qui s'étaient traduites par une décote de plus de 70%.

Les créanciers qui avaient refusé ces restructurations, emmenés par les fonds spéculatifs Aurelius Capital Management et NML Capital, avaient fait condamner l'Argentine à leur payer 1,33 milliard de dollars par la justice américaine.

Le Club de Paris, qui réunit les pays créanciers de l'Argentine, avait annoncé le 29 mai être parvenu à un accord avec Buenos Aires sur la reprise du paiement de sa dette et le remboursement d'un total de 9,7 millards de dollars d'arriérés.

Cet accord devait permettre à l'Argentine de solliciter à nouveau des financements internationaux dont elle a besoin.

(Lawrence Hurley et Sarah Marsh, Marc Joanny pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)