Internet Computer (ICP) : l’arnaque 3.0 ?
Au milieu d'un monde de hype, le projet “Internet Computer” développé par la start-up Dfinity a explosé sur la scène cryptographique cette année après 5 ans de développement particulièrement secret. La promesse d’un internet 3.0 décentralisé proposant un service globalisé pour les Dapps (applications décentralisées). Autrement dit, révolutionner l’internet existant en permettant aux développeurs d’installer leur code directement sur un “internet public” sans avoir à recourir à des sociétés d’hébergement tierces. Un storytelling bien rodé. En revanche de nombreux soupçons ont été mis en lumière lors de son ICO (la vente publique des jetons associés au projet) car en deux mois le cours à chuté de 95% de sa valeur. La communauté crypto accuse les dirigeants d’avoir vendu en masse leurs tokens ("jetons" dans la version anglo-saxonne) pour réaliser des bénéfices (on parle de plusieurs milliards de dollars). La direction n’a jamais répondu…
Les spéculateurs, en quête de la prochaine grande nouveauté dans le domaine des crypto-monnaies, se sont rués sur les jetons ICP lorsqu'ils ont été cotés sur les principales plateformes à la mi-mai, faisant grimper les prix en flèche jusqu'à un sommet historique de 700 dollars le 10 mai. Depuis, le cours de l'ICP s'est complètement effondré, tombant à un niveau historiquement bas de 24,29 dollars le 4 décembre, soit une baisse douloureuse de 96 % par rapport au pic atteint sept mois auparavant.
Classement par capitalisation boursière
Position initiale courant 2020: 8
Position finale en 2021 : 40
Cours du ICP en 2021
Source : CoinMarketCap
EOS (EOS) : le flop par excellence ?
L'ancienne coqueluche des crypto-monnaies, dont beaucoup disaient qu'elle allait tuer l'Ethereum, a en fait très peu évolué en termes de prix cette année, alors que celles qui l'entourent ont explosé. Le réseau a été lancé en 2018 par Daim Larimer, le créateur de la plateforme de smart contracts veut en faire la référence mondiale pour les applications décentralisées (Dapps). EOS promet de construire facilement des Dapps sur sa blockchain. Pour la petite anecdote, son créateur a aussi lancé Steem et Bitshares, deux autres cryptomonnaies ayant eu un succès mitigé. Le système très centralisé imposé par l’algorithme de consensus mis en place fait mauvaise presse dans la cryptoshpère. Peu de communication, une centralisation excessive des nœuds validateurs sur le réseau engendrant un risque de sécurité extrême, une technologie loin d’être révolutionnaire, entre autres, ont fait que EOS sombre jour après jour. Début novembre, les membres de l'écosystème EOS ont fait part de leur mécontentement quant à la direction prise par le réseau.
EOS était déjà sorti du top 10 de la capitalisation boursière le 1er janvier 2021 et a continué à chuter dans les tréfonds du classement toute l'année. Le cours d'EOS n'a gagné qu'un maigre 30 % sur l'année, alors que ses congénères, ont atteint les trois ou quatre chiffres. Nous pouvons donc considérer qu'il s'agit d'un perdant dans l'écosystème de blockchains, mais surtout un projet avec lequel il faut prendre des pincettes avant d’y investir ne serait-ce qu'un euro.
Le jeton EOS, autrefois en vogue, s'échange à 3,26 dollars au moment de la rédaction de cet article, et a chuté à la 50ème place en termes de capitalisation boursière. Il est actuellement en baisse de 86 % par rapport à son sommet historique d'avril 2018 de 22,71 $.
Classement par capitalisation boursière
Position initiale en décembre 2020 : 15
Position finale en 2021 : 50
Cours du EOS en 2021
Source : CoinMarketCap
La cryptomonnaie Monero, axée sur la protection de la vie privée, a également fortement chuté dans le classement des capitalisations boursières cette année, car un certain nombre de plateformes majeures ont retiré de la liste les actifs numériques offrant l'anonymat complet à l’instar du Monero. La cryptomonnaie s’oppose au Bitcoin dont les transactions sont publiques et donc peuvent être retracées. Pour Monero, la blockchain est opaque, on ne peut donc pas identifier les individus effectuant des transactions et les montants échangés. Malgré une blockchain techniquement bien construite, la confidentialité par défaut fait mauvaise presse. Les régulateurs pourraient être enclins à l’interdire car l’actif en question est vu comme la monnaie numérique du dark web. Certaines plateformes ont déjà pris les devants concernant son interdiction par peur qu’elle nuise à leur image.
Le cours du XMR a progressé de 47% cette année et se retrouve toujours loin du sommet historique des 524 $ en janvier 2018. Se négociant actuellement à environ 230$, XMR a chuté de 66 % depuis le sommet historique, ce qui la positionne à la 49ème place du classement des capitalisations boursières.
Classement par capitalisation boursière
Position initiale en décembre 2020 : 16
Position finale en 2021 : 49
Source : CoinMarketCap
Je vous ai concocté un récap’ des entrées fracassantes dans le Top 20 de cette année. Promis, cette fois-ci, nous passons du bon côté de la force de la cryptosphère : Tops Crypto 2021 : Ames sensibles s'abstenir !