"Je pense que personne ne s'attendait à ce que le fonds atteigne 1.000 milliards de dollars quand le premier versement de revenus pétroliers (un modeste chèque de quelques 300 millions de dollars, NDLR) a été fait en mai 1996." Yngve Slyngstad – PDG du Fonds norvégien

Les caractéristiques de ce fonds sont les suivantes :

• Il fût créé en 1990 et abondé en 1996 de 2 milliards de couronnes norvégiennes (environ 305 millions de dollars),

• Ses objectifs : financer les dépenses futures de l’Etat-Providence, notamment les retraites des prochaines générations, et se préparer à la disparition des ressources énergétiques qui ont représenté jusqu’à 30% du budget national,

• C’est la Banque centrale norvégienne qui est chargée de la gestion opérationnelle du fonds, et le Parlement est consulté chaque année pour ce qui est de la stratégie à suivre,

• Il est investi dans plus de 9000 sociétés dans le monde, réparties dans 77 pays,

• Il ne peut pas investir sur le territoire norvégien,

• Il est reconnu mondialement pour sa transparence, son éthique, et ses investissements responsables. A titre d’exemple, en 2015 le fonds a signé un accord visant à se séparer des sociétés dont l’exploitation de charbon représentait plus de 30% de leurs activités. La banque centrale norvégienne prête une attention particulière à n’investir dans aucune société violant les Droits de l’Homme, fabricant des armes, produisant du tabac, ou encore participant à la destruction environnementale,

• Les actions représentent environ 60% de son portefeuille, les obligations 35% et les placements immobiliers 5%,

• ETF : NORW

Mi-février 2017, le gouvernement norvégien avait annoncé qu’il allait augmenter ses investissements en actions, pour les porter à 70%, contre 60% précédemment, et ce, quel que soit le prochain gouvernement (r.f aux élections législatives du 11 septembre). Cette décision a été prise suite à l’annonce de la banque centrale norvégienne, indiquant un gain de 50 milliards d’euros en 2016, particulièrement grâce à ses placements en actions. De plus, le taux de ponction fut abaissé à 3% contre les 4% précédents, car en 2016 la Norvège avait davantage puisé dans son fonds, qu’elle n’avait placé de capital, à cause de la chute des prix des hydrocarbures.

Quelle performance depuis janvier 2017 ?

• Sur les 3 premiers mois de l’année : +3.8% avec environ 860 milliards de dollars,

• Sur le deuxième trimestre : +2.6% (hors effet de change) jusqu’à atteindre 8020 milliards de couronnes norvégiennes, soit 957 milliards de dollars,

• La performance est tirée par les actions, qui ont progressé de +5.5% sur le semestre, grâce au renforcement des devises étrangères par rapport au dollar et à la solidité des marchés boursiers,

• Elle dépasse de 0.28 point celle de son benchmark, qui selon l’Agefi, « compile l’indice actions FTSE Global All Cap et plusieurs indices obligataires de Barclays ».

Quels objectifs pour le fonds souverain le plus important du monde ?

Poursuivre ses investissements durables répondants aux critères internationaux et dictés notamment par les Nations unies. Autrement dit, prendre davantage en compte la dimension RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) et s’assurer que la « manne pétrolière » continue à profiter aux générations futures.

Selon Reuters, « La commission propose qu’à l‘avenir, le fonds soit géré par une nouvelle société d‘investissement publique dotée d‘un conseil d‘administration nommé par le gouvernement et disposant d‘un mandat défini par le ministère des Finances ». En effet, le fonds grossissant de jour en jour implique à ses gérants d’être plus nombreux, de diversifier les tâches à réaliser et donc leurs compétences. Les changements en pourparler devront-être approuvés par le Parlement.