En Chine, les mesures à la fois sanitaires et monétaires prises par Pékin en réponse au Coronavirus ont nettement rassuré les marchés. Mesures de confinement drastiques et injections massives de liquidités pour stabiliser les cours ont contribué à l’apaisement. Malgré un bilan qui dépasse désormais 42500 cas et un millier de morts, l’OMS signale par ailleurs une stabilisation de la contagion. S’il est encore trop tôt pour en tirer quelconque conclusion, l’activité en Chine a toutefois repris partiellement.

Aux Etats-Unis, les indicateurs affichent leur solidité. Les embauches ont largement surpassé les attentes des économistes au mois de janvier, portées par les secteurs de la construction et de la santé tandis que près de 183 000 personnes ont fait leur retour sur le marché du travail. De leur côté, les indicateurs ISM ont enregistré leur première hausse depuis juillet dernier.

En Europe, les prix progressent de +1.4% sur un an mais la BCE échoue toujours à se rapprocher de sa cible d’inflation (proche mais inférieur à 2%). Christine Lagarde choisit néanmoins l’optimisme lors de chacune de ses sorties. En dépit de l’épidémie chinoise, la présidente de l’institution constate un début de stabilisation dans l’Union monétaire. Un état des lieux qu’elle attribue au soutien monétaire de Francfort, qu’elle n’envisage de fait pas d’interrompre en pleine période de convalescence.

Au Royaume-Uni, le ton s’est logiquement durci dans la foulée du 31 Janvier, entérinant le divorce officiel entre Londres et Bruxelles. Alors que s’ouvrent désormais la période de transition et les négociations commerciales, Michel Barnier, négociateur en chef pour l’UE, prévient que les 27 n’accepteront pas « d’avantages concurrentiels déloyaux » de l’autre côté de la Manche. Mais Boris Johnson, dans son rôle, rétorque qu’il refuse de s’aligner sur les règles de l’Europe. Selon l’agence de presse Bloomberg, l’UE pourrait ainsi amender sa réglementation sur les marchés pour mieux affaiblir la City. Sur le front macro, les indicateurs PMI, tant dans les services que dans le secteur manufacturier, redressent la tête, confirmant la reprise de l’économie britannique depuis le début de l’année.

Enfin en Australie, la RBA voit émerger divers signaux confirmant que le ralentissement de la croissance mondiale, entamé en 2018, touche à sa fin. La banque centrale n’a donc pas jugé nécessaire d’abaisser une nouvelle fois le loyer de l’argent, lequel stagne à 0.75%, malgré les risques qui pèsent actuellement sur le voisin chinois.

Dans les jours qui viennent, les cambistes surveilleront plusieurs discours de banquiers centraux mais surtout une nouvelle décision de politique monétaire en Nouvelle-Zélande dans la nuit de mardi à mercredi (statu quo attendu). La croissance britannique du quatrième trimestre 2019 sera publiée mardi alors que des statistiques américaines seront dévoilées en fin de semaine, comme les prix à la consommation jeudi et les ventes au détail ou la confiance des consommateurs vendredi.

Graphiquement, l’Euro finit par lâcher prise pour évoluer dans des niveaux inédits depuis début octobre. La monnaie unique devra désormais trouver davantage de soutien à l’approche d’un support-clé à 1.0899 pour espérer rebondir provisoirement au contact de 1.1056 USD. Dans le cas inverse, elle pourrait inscrire de nouveaux points bas depuis mai 2017 et potentiellement accélérer vers le comblement du gap Macron (1.0725).

Brexit oblige, la devise britannique accuse le coup également, échouant à préserver 1.30 et recherchant à consolider entre 1.2889 et 1.2829 USD. A défaut de préserver cette zone, le cable pourrait brusquement replonger en direction de 1.2212 USD.

Du côté des valeurs refuges, les paires USD/JPY et EUR/CHF continuent d’évoluer en ordre dispersé. Le Yen se relâche à la faveur d’un recul des inquiétudes au sujet de l’épidémie en Chine tandis que le Franc avance désormais dans des niveaux inédits depuis février 2017 face à la monnaie unique. Le couple USD/JPY devra d’abord effacer 110.20 en clôture quotidienne avant de s’autoriser davantage de momentum haussier, le tout à condition que l’appétit du risque s’installe à nouveau durablement dans les salles de marchés. Du côté du Franc, sa cherté devint critique pour la BNS et nous pousse toujours à envisager un net repli de la devise helvétique à long terme.

Enfin le Dollar australien reste ancré dans ses plus bas niveaux depuis la crise financière malgré le statu quo de la RBA suivie d’une timide tentative de rebond. Pénalisé par la force relative du billet vert, l’Aussie tarde à rebondir mais les déséquilibres dans les échanges laissent toujours envisager un short squeeze qui pourrait rapidement renvoyer les cours vers 0.6853 USD.