Alors qu’un accord partiel semblait quasiment sur la table, Donald Trump a de nouveau promis pour le 15 décembre une hausse des tarifs douaniers portant sur 160 milliards de produits chinois non encore taxés. Le Sénat américain a par ailleurs voté à l’unanimité un texte soutenant « les droits de l’Homme et la démocratie » à Hong-Kong, en pleine crise politique. De quoi déstabiliser le flegme de Pékin, qui s’emploie à calmer le jeu pour aboutir à une entente préliminaire, mais le risque d’impasse devient tangible selon la presse.

Aux Etats-Unis, les minutes de la FED n’ont pas apporté d’éléments nouveaux mais elles ont néanmoins confirmé l’improbabilité d’un nouvel assouplissement monétaire à court terme, à moins d’une dégradation soudaine des données de la première économie mondiale.

En Europe, les minutes de la BCE montrent que le Conseil des gouverneurs tente de retrouver l’unité autour des décisions de septembre, suite aux profondes divisions qui avaient fuité dans la presse. Côté macro, l’activité du secteur privé de l’Union monétaire ralentit et rate son consensus, à l’image du secteur des services en Allemagne.

Au Royaume-Uni, les Tories conservent une dizaine de points d’avance sur le Labour dans les sondages en vue des prochains législatives, un débat télévisé plutôt musclé entre Johnson et Corbyn n’ayant pas permis d’inverser le rapport de force. Pourtant rien ne garantit à ce stade au Premier ministre d’obtenir une majorité absolue au Parlement alors que celle-ci lui permettrait de faire voter son accord de sortie plus facilement. Les incertitudes pèsent par ailleurs sur les statistiques alors que l’indicateur PMI Composite se contracte à son plus bas niveau depuis juillet 2016, juste après le référendum sur le Brexit.

En Australie enfin, le dernier compte-rendu de la banque centrale met la pression sur l’Aussie en suggérant que la RBA s’apprête à baisser une nouvelle fois son taux directeur d’un quart de point à l’occasion de sa prochaine réunion le 3 Décembre prochain. Le loyer de l’argent est actuellement fixé à 0.75% et les investisseurs s’attendaient jusqu’ici à une potentielle action au cours du premier trimestre 2020. Les développements autour du commerce mondial et les mauvais chiffres de l’emploi semblent avoir convaincu les argentiers australiens à se décider un peu plus tôt.

Cette semaine, les cambistes surveilleront quelques chiffres d’importance mineure alors que le mois de novembre se terminera dans des volumes amoindris en raison du week-end de Thanksgiving.

Graphiquement, l’Euro menace un support à 1.1008, sous lequel il s’ouvrirait la voie d’un retour vers 1.0899. Nous préférons cependant toujours les ventes sur rebond, au contact de 1.1080 et 1.1166 USD.

Le cable a pour sa part de nouveau échoué à franchir 1.2972 mais nous restons optimistes sur la parité en privilégiant les achats sur repli au contact de 1.2823 et 1.2773 USD.

Du côté des valeurs refuges, la paire EUR/CHF s’est parfaitement reprise sous 1.09 et se repositionne au contact de 1.1046 CHF, niveau qu’elle devra effacer en clôture quotidienne pour s’autoriser une possible accélération vers 1.1150. Le couple USD/JPY reste également vigoureux, ne s’éloignant jamais vraiment des points hauts enregistrés récemment. 109.30 JPY devra être désormais franchi en clôture pour envisager davantage de momentum en direction de 110.60 voire 112.10 JPY.

Un temps vigoureux, le Dollar australien a finalement repris sa place au sein d’une tendance de fond entamée il y a deux ans. Celui qu’on considère comme le baromètre de l’appétit du risque, très dépendant de la santé de l’économie chinoise, est sanctionné par les incertitudes autour du commerce mondial. Si 0.6787 USD cède en clôture, l’Aussie menacera alors de rallier des niveaux de prix inédits en plus de 10 ans.

Enfin notons que le Real brésilien évolue dans des niveaux d’extrême faiblesse, déjà atteints au mois de septembre 2015 lorsque le plus grand Etat d’Amérique du Sud traversait une récession historique, laquelle aboutira à l’élection du candidat d’extrême droite, Jair Bolsonaro, trois ans plus tard. Le Brésil pâtit de la force relative du billet vert et d’une instabilité politique, chez lui d’abord, mais également au sein d’autres pays de la région (Bolivie, Chili). La paire USD/BRL teste actuellement un seuil historique à 4.2175 BRL.