En Europe d’abord, la Commission européenne a fortement abaissé sa prévision de croissance pour cette année, de +1.9 à +1.3%. L’Allemagne, moteur du Vieux-Continent, et l’Italie, entrée en récession en fin d’année dernière, polarisent les inquiétudes.

De l’autre côté de la Manche, le Royaume-Uni enregistre une progression de son PIB de +1.4% en 2018, la plus faible depuis 2012. La Banque d’Angleterre avait préalablement modéré ses attentes en marge d’un nouveau statu quo sur sa politique monétaire, tablant désormais sur une croissance de +1.2% au Royaume-Uni en 2019, contre +1.7% auparavant. Si Mark Carney, président de l’institution, s’est montré optimiste dans le cas d’un accord sur le Brexit, celui-ci tarde toujours à se dessiner en dépit de conversations « musclées mais constructives » entre Theresa May et l’Union européenne.

Sur le front de la guerre commerciale, Donald Trump a assuré qu’il n’avait pas prévu de rencontrer Xi Jinping d’ici le 1er Mars, date butoir avant la mise en place de nouvelles taxes douanières. Le FMI prévient qu’une « tempête » menace l’économie mondiale.

Un tel contexte renforce le billet vert, qui profite de son statut de valeur refuge, mais pénalise en particulier le Dollar australien, un baromètre de l’appétit du risque, alors que la force de la devise est conditionnée à la santé du géant chinois, premier client de l’île-continent. Fait nouveau, le président de la banque centrale Philip Lowe a même évoqué la possibilité d’une baisse de taux, infligeant à sa monnaie le mouvement le plus remarqué sur les changes au cours des dernières séances.

Outre des discours de banquiers centraux ce mardi, les cambistes prendront connaissance de la hausse des prix à la consommation au Royaume-Uni et aux Etats-Unis mercredi. Jeudi sera publié un nouveau pointage mensuel des ventes aux détails américaines.

Graphiquement, l’Euro poursuit son yoyo, replongeant cette fois-ci en direction du bas de son range où une très large majorité d’investisseurs particuliers bascule du côté acheteur. La situation pourrait se gâter en cas de rupture de 1.1224 USD.



La devise britannique accuse le coup pendant que le gouvernement britannique joue la montre. Si ¾ des positions retail sont acheteuses, la rupture de 1.2933 USD en clôture quotidienne ouvre la voie d’un repli plus prononcé au contact de 1.2738 USD.

Le Franc suisse, victime d’un mini krach en séance asiatique à l’occasion d’un jour férié au Japon, se renforce toutefois face à l’Euro, profitant d’un contexte d’aversion au risque favorable à son statut de valeur refuge. 1.1292, 1.1236 et 1.1189 sont les prochains supports à surveiller sur la paire EUR/CHF.

Enfin, le Yen se relâche face au billet vert mais la paire USD/JPY peine toujours à évoluer durablement au-delà de 110 JPY. Un franchissement de cette résistance en clôture quotidienne laisse cependant présager une accélération vers 111.20 tandis qu’une majorité de traders particuliers parient sur une baisse du cours.