Alors que Theresa May tente toujours d’ajuster son accord de sortie, les députés britanniques pourraient le rejeter une deuxième fois ce mardi avant de s’exprimer sur les scénarios d’un no deal et d’un report limité mercredi et jeudi.

D’ici là, le marché des changes s’est concentré sur les annonces de la BCE jeudi dernier. Francfort a officiellement différé sa prochaine hausse de taux, lesquels resteront à leur plus bas historique au moins « jusqu’à la fin de cette année », tout en lançant une nouvelle vague de prêts géants en faveur des banques. Mario Draghi a par ailleurs annoncé un abaissement significatif des prévisions de croissance et d’inflation de l’institution.

La RBA (Australie) et la BOC (Canada) avaient peu avant révisé leur rhétorique face au ralentissement mondial. Bien que la Chine ait annoncé d’importantes mesures de relance après avoir atteint son plus faible niveau de croissance en 28 ans, les futures sur taux intègrent désormais une probabilité de 100% d’une baisse de taux en Australie, ultra-dépendante de la santé de Pékin, dès cette année. Au canada, un nouveau tour de vis dépendra de « l’évolution des dépenses, des marchés pétroliers et des politiques commerciales » selon l’autorité monétaire.

Côté américain, l’Oncle Sam alterne les bons et les mauvais signaux. Ainsi l’activité dans le secteur des services accélère nettement en février (ISM) mais le déficit commercial de la première économie mondiale enregistre son niveau le plus élevé en 10 ans en 2018, signe supplémentaire de l’échec de la politique commerciale vindicative de Donald Trump sur le long terme. Sur le front de l’emploi, les 20 000 embauches du mois dernier, le score le plus faible depuis septembre 2017, n’empêchent pas les salaires de conserver un rythme robuste (+3.4% sur un an) et le taux de chômage de reculer à 3.8% (-0.2% d’un mois sur l’autre).

Cette semaine, les cambistes focaliseront donc principalement sur les décisions de Westminster. Côté macro, les chiffres de la croissance britannique et de l’inflation américaine (CPI) seront respectivement publiés mardi et mercredi, avant une décision de la banque centrale japonaise dans la nuit de jeudi à vendredi.

Graphiquement, l’Euro enregistre de nouveaux points bas depuis juin 2017 sous l’impulsion de la BCE. 1.1224 USD ayant cédé, 1.1129 et 1.10 USD sont les prochains seuils à surveiller. 2 traders particuliers sur 3 investis sur la paire sont acheteurs. Analyse plus complète ici : https://www.zonebourse.com/EURO-US-DOLLAR-EUR-USD-4591/actualite-bourse/La-BCE-passe-a-l-offensive-28128997/.

La Livre rebondit nettement avant une probable série de votes cruciaux au Parlement britannique et se rapproche de ses récents points hauts annuels. Nous resterons à l’écart cette semaine alors que la volatilité devrait être exacerbée.

La paire USD/JPY a provisoirement échoué à évoluer durablement au-delà de 112 JPY et trouve un support au contact de sa moyenne mobile à 20 jours et d’un seuil technique à 110.90. Les positions restent globalement vendeuses côté retail et la probabilité d’une poursuite de la hausse reste élevée à ce stade.

Enfin, le Dollar canadien présente une configuration intéressante après avoir trébuché de plus de 2% depuis le début du mois de Mars. 95% des traders particuliers investis sur le couple USD/CAD, lequel bat des records de volume, sont vendeurs. Un retour de la paire vers 1.3632 CAD se dessine progressivement.