L’attention des opérateurs fut avant tout concentrée autour de la traditionnelle audition semi-annuelle du président de la FED au Congrès la semaine passée. Jerome Powell s’est montré particulièrement accommodant, réitérant ses inquiétudes au sujet de la croissance mondiale en raison du conflit commercial dont Washington pourrait un jour ou l’autre payer les pots cassés. Evoquant un « choc de confiance » pour mieux préparer les marchés à une prochaine baisse de taux, il a par ailleurs admis que « beaucoup » de membres du Comité étaient désormais prêts à agir en ce sens. Une baisse d’un quart de point est largement attendue le 31 juillet prochain mais le flou subsiste quant à la stratégie de la banque centrale au-delà de cette échéance.

Du côté macroéconomique en juin, l’inflation reste modérée : CPI +1.6% sur un an (stable), PPI : +1.7% sur un an (-0.1%). En revanche, les ventes au détail, principal révélateur de la consommation américaine, ont dépassé les anticipations des spécialistes (+0.4% d’un mois sur l’autre).

En Chine, la croissance enregistre une progression de +6.2% sur un an au titre du deuxième trimestre, soit son plus faible niveau en près de 27 ans. A l’inverse, les ventes au détail et la production industrielle surpassent les attentes ce mois-ci, ce qui a contribué à freiner les réactions négatives.

En Europe, l’Allemagne donne un nouveau signe de fébrilité alors que le baromètre ZEW du moral des investisseurs recule en juillet. Principal exportateur en zone Euro, Berlin souffre de la guerre commerciale et du ralentissement chinois.

Sur le front du Brexit, les deux candidats au poste de Premier ministre Boris Johnson et Jeremy Hunt se sont trouvés un malheureux point commun à l’occasion de leur dernier débat. Les deux hommes rejettent en effet l’idée du filet de sécurité irlandais, solution négociée entre Theresa May et l’Union européenne pour éviter de rétablir une frontière physique entre Dublin et Belfast, mais dont la conséquence serait le maintien du Royaume-Uni dans une forme d’union douanière pour une durée indéterminée. Ces déclarations relancent les spéculations autour d’un Brexit dur dès le 31 octobre prochain alors que Bruxelles n’entend pas renégocier l’accord conclu en fin d’année dernière tandis que Boris Johnson, grand favori dans la course au 10 Downing street, a promis de quitter l’Europe avec ou sans accord à la date prévue.

Cette semaine et en attendant de connaitre le nom du successeur de Theresa May, les cambistes auront bien peu d’actualité à surveiller, si ce n’est le déroulement d’un G7 Finances qui ne devrait pas vraiment émouvoir le marché des changes.

Graphiquement, l’Euro ne cesse jamais vraiment de menacer ses supports. Privilégiant encore et toujours les ventes sur rebond, nous gardons en tête 1.1130 et 1.10 comme prochains objectifs.

De l’autre côté de la Manche, la Livre se distingue en évoluant dans de nouveaux points bas depuis avril 2017 tandis que les derniers extrêmes sous 1.20 USD ne semblent plus hors d’atteinte. Face à l’Euro, le Pound s’apprête même à signer une onzième semaine négative d’affilée, un record depuis la création de la monnaie unique qui pourrait provoquer une nouvelle pause.



Du côté des valeurs refuges, le Franc conserve une certaine vigueur et la paire EUR/CHF offre, sous 1.1150 CHF, un excellent timing d’entrée aux acheteurs de long terme. Enfin, la configuration du couple USD/JPY met en exergue davantage d’indécision dans les échanges, le billet vert restant provisoirement coincé entre 107.20 et 109.20 JPY.