Si une large majorité d’investisseurs s’attend toujours à voir la Réserve Fédérale assouplir sa politique au mois de juillet, moins d’un quart d’entre eux imagine qu’une telle action puisse intervenir lors de la réunion de cette semaine. La conférence de presse trimestrielle de Jerome Powell sera néanmoins particulièrement scrutée par les marchés mercredi alors que la banque centrale américaine avait jusqu’ici plutôt l’habitude de modifier son taux directeur en amont de cet évènement, et non lors d’une réunion intermédiaire.

En parallèle, les querelles commerciales s’intensifient et Washington demande à Pékin de maitriser son taux de change alors que la devise chinoise glisse progressivement vers la barre de 7 yuans pour 1 dollar. Mais le président de la PBoC, Yi Gang, considère que ce niveau n’est pas plus important qu’un autre.

A cela s’ajoutent de nouvelles tensions géopolitiques impliquant l’Iran, suite à des attaques en mer d’Oman contre des tankers norvégien et japonais, lesquelles pénalisent de surcroit les actifs risqués au détriment des valeurs refuges.

Côté macro, la Chine accuse le coup et publie une production industrielle à son plus faible pointage en 17 ans. Aux Etats-Unis, les prix à la consommation américains progressent de seulement +1.8% sur un an en mai, contre +2.0% le mois précédent, mais les ventes au détail, principal indicateur de la consommation de la première économie mondiale, résistent (+0.5% d’un mois sur l’autre).

En Europe, Mario Draghi a profité du séminaire annuel de la BCE pour ouvrir la porte à une nouvelle baisse de taux, déclenchant immédiatement la colère de Donald Trump qui évoque un « avantage injuste ». Un coup de sang qui intervient dans un contexte où le pensionnaire de la Maison-Blanche met depuis plusieurs mois la pression sur les dirigeants de la FED pour les contraindre à une politique plus accommodante, de nature à soutenir la balance commerciale de l’Oncle Sam.

Au Royaume-Uni, six candidats sont toujours en lice pour succéder à Theresa May au poste de Premier ministre, dont le favori Boris Johnson, eurosceptique notoire qui a fait campagne en faveur du Brexit. Brandissant régulièrement le fameux spectre du no deal, il promet d’exclure tout nouveau report de la sortie du pays au-delà du 31 octobre. Suite à une série de votes des députés Tories, ce sont les 160k membres du Parti conservateur qui seront chargés de départager les deux finalistes. Le nom du vainqueur devrait être connu d’ici fin juillet.

Enfin en Suisse, la BNS maintient que le niveau du Franc est élevé et que la situation demeure fragile. La banque centrale helvétique estime qu’un taux d’intérêt négatif (-0.75% actuellement) et des interventions sur le marché des changes restent nécessaires pour réduire les pressions haussières sur sa monnaie.

La politique monétaire sera d’ailleurs à l’honneur ces jours-ci avec la FED mercredi et la Banque du Japon puis la Banque d’Angleterre jeudi. Les indicateurs PMI européens clôtureront la semaine vendredi.

Graphiquement, l’Euro avait offert aux vendeurs un bon timing d’intervention et se replace désormais au cœur de son couloir baissier. 1.1130 et 1.10 USD sont nos prochains objectifs de cours.

De son côté, la Livre Sterling plonge en direction de ses points bas annuels et pourrait, en cas de franchissement de 1.2492 USD en clôture quotidienne, rejoindre 1.23 USD, un seuil inédit depuis mars 2017. Le Pound pourrait néanmoins réagir à une pénurie de vendeurs en s’offrant un rebond technique face à l’Euro, et le couple EUR/GBP retracer en direction de 0.8850, voire 0.8770 GBP.



Après avoir à nouveau exprimé sa vigilance quant à la cherté de sa devise, la BNS confirme qu’elle représente un pare-feu précieux face aux hausses trop excessives du Franc suisse. Malgré un climat propice à l’aversion au risque, nous sommes donc acheteurs EUR/CHF sous 1.12 avec 1.1302 et 1.1450 CHF en ligne de mire.

Enfin, 108 reste un seuil-clé sur la paire USD/JPY. Sous ce niveau, régulièrement menacé par différents catalyseurs (conflit commercial, FED, …), les cours s’ouvriraient la voie d’une accélération vers 107 JPY.